La mort de l’avocat de 49 ans, blessé par balles devant son domicile, a enflammé la rue tunisienne avec des milliers de personnes manifestant dans la capitale Tunis ainsi que dans plusieurs autres villes du pays.
Pour tenter d’apaiser les tensions, le Premier ministre islamiste Hamdi Jebali a prononcé la dissolution du gouvernement et annoncé la constitution d’un cabinet de technocrates jusqu’à la tenue d’élections anticipées.
Le parti Ennahda au pouvoir, dont Jebali est issu, a refusé cette mesure qui attend d’être approuvée par le parlement.
L’assassinat de Belaïd, secrétaire général du Mouvement des patriotes démocrates et membre du Front populaire, une coalition regroupant une douzaine de formations, n’a pas été revendiqué. L’opposition a toutefois suspendu sa participation à l’Assemblée constituante.
Ennahda a démenti toute implication dans la mort de l’ancien dirigeant mais des manifestants ont incendié les lcoaux du parti que beaucoup considèrent comme responsable.
De nombreux Tunisiens redoutent de voir les islamistes remettre en cause les libertés obtenues depuis la révolte qui a lancé le "Printemps arabe" et conduit à la chute du président Zine Ben Ali.
"Des criminels ont assassiné Chokri. Mais ils ne pourront pas assassiner son combat", a déclaré Besma Belaïd, sa veuve.
La proposition de Jebali a été rejetée par les trois partis de la coalition au pouvoir mais également par une partie de l’opposition, tous demandant à être consultés avant une quelconque décision.
La Tunisie ne s’est toujours pas dotée d’une nouvelle Constitution et les violences pourraient encore aggraver une situation économique fragile dépendant largement du tourisme.