Trump doit dire vendredi qui est responsable du meurtre de Jamal Khashoggi

Donald Trump doit dire vendredi au plus tard au Congrès américain qui il juge responsable de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, une échéance qui pourrait relancer le débat sur le rôle du prince héritier d’Arabie saoudite dans cette affaire.

Six organisations de défense de droits humains et de la liberté de la presse ont appelé jeudi les Etats-Unis à prendre des "mesures concrètes immédiates pour faire avancer la justice", déplorant "l’absence persistante de transparence" plus de quatre mois après le meurtre du journaliste.

Le 2 octobre, Jamal Khashoggi, un critique du régime saoudien qui collaborait notamment avec le quotidien Washington Post et résidait aux Etats-Unis, a été tué et démembré dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents saoudiens venus depuis Ryad.

Le 10 octobre, un groupe de sénateurs américains, républicains et démocrates, ont activé une loi qui oblige Donald Trump à dire au Congrès, dans un délai de 120 jours qui prend fin vendredi, quels ressortissants étrangers il considère responsable de cet assassinat — et à prendre, le cas échéant, des sanctions à leur encontre.

Or si les Etats-Unis ont déjà sanctionné 17 responsables saoudiens dans cette affaire, aucun haut dirigeant n’a été mis en cause, alors que le Sénat, pourtant contrôlé par le camp républicain du président, a adopté par consentement unanime une résolution jugeant le prince héritier Mohammed ben Salmane "responsable" du meurtre.

L’administration Trump affirme ne pas disposer de preuve irréfutable de son implication directe, bien que les sénateurs, après avoir été informés à huis clos des conclusions de la CIA, aient assuré avoir été confortés dans leur mise en cause de celui que l’on surnomme "MBS".

"Le président Trump donne clairement plus de poids à la parole d’un dictateur étranger qu’à ses propres agences de renseignement", a déploré le vice-président de Human Rights First Rob Berschinski, dans le communiqué commun avec Human Rights Watch, le Comité pour la protection des journalistes, Reporters sans frontières, Open Society Justice Initiative et PEN America.

"Il revient au Congrès d’agir", a-t-il insisté.

La rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires a affirmé jeudi détenir des "preuves" montrant que le "meurtre" avait été "planifié et perpétré par des représentants de l’Etat d’Arabie saoudite". De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré dimanche ne pas "comprendre le silence de l’Amérique".

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite