Tripoli dénonce la démolition de mausolées et promet d’agir avec rigueur

Les autorités libyennes ont dénoncé samedi la démolition par des islamistes radicaux de Mausolées musulmans, promettant de traquer les responsables, alors que les ministres de l’Intérieur et de la Défense, accusés de laxisme, sont l’objet de critiques.

Dans un discours à la télévision nationale, le président du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité du pays depuis les élections du 7 juillet, a dénoncé "la démolition et le pillage de plusieurs bâtiments et manuscrits qui remontent à une époque de l’histoire de notre pays et qui revêtent d’un caractère scientifique, civilisationnel et historique", soulignant que "ces actes sont proscrits et interdits par la loi et la charia, ce qui rend les responsables poursuivis par la loi".

Samedi matin, des islamistes radicaux ont détruit à coup de pelleteuse le Mausolée d’Al-Chaab al-Dahmani, à proximité du centre de Tripoli, et ont profané le tombeau de ce sage, lieu de pèlerinage pour certains musulmans, notamment les soufis.

La veille, des dizaines d’intégristes avaient fait exploser le Mausolée du cheikh Abdessalem al-Asmar, un théologien soufi du XVIème siècle, à Zliten, à 160 km à l’est de Tripoli, théâtre d’affrontements depuis jeudi soir, d’après une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Les intégristes s’opposent à ces sanctuaires bâtis à la mémoire de saints parce que ces derniers font l’objet d’une "vénération" qui, d’après eux, viole l’unicité de Dieu.

M. Megaryef a accusé des ex-rebelles et membres des services de sécurité de prendre part à ces attaques, affirmant que "le CGN n’hésitera pas à prendre les mesures nécessaires".

M. Megaryef a déclaré en outre que le chef du gouvernement, les ministres de l’Intérieur, de la Défense, le chef des renseignements et les responsables des services de sécurité ont été convoqués au Congrès pour répondre dimanche aux questions des députés et ce, après que des membres du CGN avaient demandé samedi le limogeage des ministres de la Défense et de l’Intérieur, accusés de laxisme.

Le ministère de l’Intérieur est sur la sellette depuis les attentats à la voiture piégée dimanche à Tripoli, qui avaient causé la mort de deux personnes et suite à l’annonce de la saisie de dizaines de lance-missiles et de chars chez une milice de partisans de l’ancien régime, à une soixantaine de km à l’est de Tripoli.

Des combats se sont déclenchés ces deux derniers jours à Zliten et causant la mort d’au moins trois personnes et plusieurs blessés. Des informations opposées circulent sur leurs causes, certains parlant d’un meurtre, d’autres affirmant qu’il est question de confrontations entre islamistes partisans de la destruction du mausolée et d’autres qui y étaient opposés.

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