Terrorisme : coup de filet en Belgique avant le match contre l’Irlande

Trois hommes ont été inculpés samedi en Belgique de « tentative d’assassinat dans un contexte terroriste » après une vague de perquisitions en urgence dans la nuit, avec en toile de fond des menaces autour du match Belgique-Irlande de l’Euro.

Samir C., Moustapha B. et Jawad B., qui faisaient partie des quarante personnes interpellées au cours de ces opérations, ont également été inculpés de "participation aux activités d’un groupe terroriste" et placés en détention provisoire, a annoncé samedi en début de soirée le parquet fédéral belge dans un bref communiqué.

Les neuf autres personnes qui avaient, comme eux, été "privées de liberté" après leur interpellation ont été relâchées après avoir été entendues.

"Les éléments recueillis dans le cadre de l’instruction nécessitaient d’intervenir immédiatement", avait fait savoir dans la matinée le parquet, sans plus de détails.

Selon la chaîne de télévision privée flamande VTM, la menace visait en particulier les "fan-zones" installées à l’occasion de la rencontre des Diables Rouges face l’Eire, samedi après-midi à Bordeaux (sud-ouest de la France).

Les Belges se sont néanmoins retrouvés en masse face aux écrans géants et ont fêté dans la rue la victoire (3-0). Mais dans une des fan-zone, à proximité de la gare du Nord de Bruxelles, placée sous haute sécurité, il n’y avait qu’à peine 200 supporters.

Les perquisitions se sont déroulées dans 16 communes, principalement à Bruxelles mais aussi en Flandre (nord) et en Wallonie (sud).

Elles ont eu lieu dans152 boxes de garage, mais "ni armes ni explosifs" n’ont été découverts.

Les enquêteurs sont notamment intervenus à Molenbeek, Schaerbeek et Forest, trois communes bruxelloises où les auteurs des attentats de Paris (130 morts) et de Bruxelles (32 morts) avaient des caches utilisées pour préparer les attaques ou qui ont notamment servi de refuge à Salah Abdeslam, suspect clé des attaques de Paris, pendant sa cavale de quatre mois.

En Flandre, l’opération s’est notamment déroulée à Zaventem, où se situe l’aéroport international de Bruxelles dans lequel deux kamikazes se sont fait exploser le 22 mars. En Wallonie, la police est intervenue à Fleurus, à proximité de l’aéroport de Charleroi, Tubize (centre) et Liège (sud-est).

Au cours d’une conférence de presse à l’issue d’un Conseil national de Sécurité, le Premier ministre Charles Michel a assuré que la situation était "sous contrôle". "Nous voulons continuer à vivre normalement, nous vivons normalement", a-t-il lancé.

Pour preuve, le gouvernement a décidé de "maintenir" les événements publics, dont ceux liés à l’Euro-2016, tout en les entourant de "mesures complémentaires et adaptées en matière de sécurité".

L’Organe de coordination pour l’analyse de la menace terroriste (Ocam) n’a pas non plus rehaussé son niveau d’alerte, qui reste à 3 (menace "possible et vraisemblable"). Le niveau 4, le plus élevé, correspond à une menace "sérieuse et imminente" et entraînerait la quasi-paralysie du royaume.

Trois mois après les attentats à l’aéroport de Bruxelles et dans la station de métro Maelbeek, et quelques jours après l’attaque d’Orlando (Etats-Unis) et l’assassinat d’un couple de policiers en France, la tension est remontée d’un cran en Belgique.

La presse belge avait révélé mercredi que les services de police avaient été avertis que des combattants de l’organisation Etat islamique (EI) avaient récemment quitté la Syrie pour commettre des attentats en Belgique et en France. Ces informations "non-contextualisées n’ont aucun impact direct sur le niveau de la menace actuel", avait relativisé l’Ocam.

Charles Michel a aussi indiqué que "des mesures particulières" avaient été décidées vendredi après-midi "concernant un certain nombre de personnalités qui font l’objet de menaces particulières".

(Avec AFP)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite