Cette rencontre sur la Syrie a regroupé autour du chef de la diplomatie française, Alain Juppé, une quinzaine de ses homologues du "Groupe des amis de la Syrie", dont la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton.
La réunion qui a plaidé pour un renforcement de la mission des observateurs en Syrie, en la dotant d’effectifs importants et des moyens nécessaires pour couvrir l’ensemble des zones touchées par les violences, envisage "d’autres options" en cas d’échec du plan de paix en six points de l’émissaire international Kofi Annan qui prévoit, après le cessez-le-feu, "un processus politique ouvert, dirigé par les Syriens, de façon à répondre aux aspirations et préoccupations légitimes du peuple syrien".
Tout en soutenant les efforts de la Ligue arabe et du Conseil de sécurité pour mettre fin à la violence en Syrie, M. El Otmani a souligné la nécessité de "continuer à dialoguer notamment avec la Russie qui a une influence sur le régime syrien et qui s’est comporté positivement ces derniers temps".
"Je suis confiant que les Russes peuvent participer aux efforts visant à arrêter la violence et faire aboutir le plan de Kofi Annan", l’émissaire conjoint de la Ligue arabe et de l’ONU, a-t-il dit.
Le ministre des affaires étrangères et de la coopération était venu à cette rencontre en provenance de Moscou où il avait rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov, qui a fait montre, selon lui, d’"ouverture" sur ce dossier, avec son soutien au plan Annan et à la mission des observateurs.
A l’instar de la Chine, la Russie avait décliné l’invitation de la France à participer à cette réunion visant à faire le point sur la situation en Syrie et à "adresser à Damas un message de fermeté ainsi qu’un message de soutien à Kofi Annan", face aux "obstacles que met Damas au déploiement de la mission des observateurs de l’ONU et la poursuite par le régime syrien de la répression, en contradiction avec ses engagements", nécessitant "une forte réaction de la communauté internationale", selon M. Juppé.
"J’ai invité personnellement M. Lavrov à venir. Et je regrette que la Russie continue de s’enfermer dans une vision qui l’isole de plus en plus non seulement du monde arabe mais finalement de la communauté internationale", avait-il dit avant la réunion, tout en reconnaissant une évolution positive dans la position russe.
Outre M. El Otmani, quatorze représentants de pays membres du Groupe des Amis du peuple syrien ont pris part à cette réunion, dont les ministres des Affaires étrangères allemand, américain, jordanien, qatari et saoudien, ainsi que le président du Conseil national syrien, Burhan Ghalioun.
M. El Otmani était accompagné à cette réunion par le Directeur du Machrek, du Golfe et des Organisations arabes et islamiques au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, Ahmed Tazi, qui a coprésidé avec des représentants de la France et de l’UE, mardi à Paris, la première réunion du groupe de travail sur les sanctions contre le régime syrien.