Simone Veil chez les Immortels: « surprise et émerveillée »
Agée de 82 ans, l’ancienne ministre Simone Veil a toujours mené une vie de combats, d’abord de la mémoire, puis de la cause des femmes et de la construction européenne. Un parcours qui en a fait l’une des personnalités préférées des Français.
Trois présidents
Au cours d’un discours empli d’émotion, Simone Veil a évoqué son père, "disparu dans l’enfer de Bergen-Belsen, quelques jours avant la libération des camps, (…) (et qui) révérait la langue française. "Plus encore que je ne le suis, il serait ébloui que sa fille vienne occuper ici le fauteuil de Racine."
Pas moins de trois présidents de la République assistaient à la cérémonie sous les ors de la Coupole: Nicolas Sarkozy, venu finalement rendre hommage à Mme Veil après avoir annoncé mercredi qu’il ne se rendrait pas Quai Conti, Jacques Chirac, qui lui a remis mardi son épée, et Valéry Giscard d’Estaing, académicien depuis 2003.
Etaient également présents son mari Antoine Veil et plusieurs de ses petits-enfants, ainsi que le maire de Paris, Bertrand Delanoë, et le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.
Cinq femmes sur 708 élus
Le nom de Simone Veil rejoindra sous la coupole ceux de Marguerite Yourcenar, élue en 1980, Jacqueline de Romilly (1988), Hélène Carrère d’Encausse (1990), Florence Delay (2000) et Assia Djebar (2006) – cinq femmes sur 708 élus depuis la naissance de l’Académie française.
Simone Veil, déportée à l’âge de 16 ans avec sa famille à Auschwitz-Birkenau en 1944, a été ministre de la Santé de 1974 à 1979. c’est elle qui a fait adopter en janvier 1975, le texte légalisant l’avortement en France.
La nouvelle académicienne était ensuite devenue la première présidente du Parlement européen, un poste qu’elle occupa de 1979 à 1982. Redevenue ministre, gérant le portefeuille des Affaires sociales, de la santé et de la ville entre 1993 et 1995, Simone Veil a aussi siégé de 1998 à 2007 au conseil constitutionnel