Sénégal : Aminata Touré nommée Premier ministre
Militante des droits de l’Homme et nouveau Premier ministre du Sénégal, Aminata Touré est réputée une femme à poigne qui, comme ministre de la Justice, a piloté d’importants dossiers dont l’arrestation de l’ex-président tchadien Hissène Habré réfugié à Dakar. A 50 ans, elle est la deuxième femme à diriger un gouvernement au Sénégal après Mame Madior Boye (2001-2002).
Le président Sénégalais a mis fin auparavant aux fonctions du Premier ministre Abdoul Mbaye ainsi que des membres de son gouvernement au pouvoir depuis le 2 avril 2012.
Surnommée "Mimi" Touré par les Sénégalais, Mme Touré était depuis avril 2012 à la tête du ministère de la Justice. A ce titre, elle a supervisé la traque des biens présumés mal acquis par des responsables de l’ancien régime, ayant abouti à l’arrestation de dignitaires de l’ancien pouvoir, dont d’anciens ministres et des directeurs généraux de sociétés.
Le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, Karim Wade, qui dirigeait un super-ministère (Coopération internationale, Transports aériens, Infrastructures et Energie) est dans ce cadre, incarcéré depuis le 17 avril à Dakar pour enrichissement illicite présumé.
Mme Touré a également fait accélérer le dossier pour un procès de l’ex-président tchadien, Hissène Habré, poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et tortures, et placé en détention préventive le 30 juin à Dakar où il était réfugié depuis sa chute en 1990. Son procès n’avait jamais été organisé.
La gestion de ces différents dossiers a placé au devant de la scène cette femme à poigne restée ferme dans ses options, au bénéfice, selon elle, des populations sénégalaises. Quant à ses détracteurs, ils la disent "belliqueuse" ou dénoncent la ministre qui "aime les médias".
"Les choses ne peuvent rester en l’état en Afrique en matière de droits de l’Homme. Il faut que ça change", déclarait-elle récemment lors d’une rencontre avec la presse étrangère au Sénégal.
Aminata Touré est diplômée notamment en économie, formée au Sénégal et en France. Ancienne militante de la gauche sénégalaise, elle a ensuite travaillé dans les ONG et pour le compte des Nations unies.