Sarkozy veut répondre à la crise par le travail, l’effort, et la maîtrise des dépenses

Le chef de l’Etat était de retour dans la préfecture du Var trois ans après la première allocution qu’il avait consacrée à la crise. En septembre 2008, il avait plaidé pour une "moralisation du capitalisme financier".

Jeudi soir, il a dénoncé les "ravages de la mondialisation sans règles", "l’idéologie du laisser-faire", "la croissance extravagante du secteur financier" mais aussi une "fuite en avant dans l’endettement". Il a estimé qu’un "nouveau cycle économique" s’annonçait: "un cycle de désendettement".

Pour "parer à l’urgence en évitant de devenir une cible pour la spéculation, la France doit briser le doute sur sa capacité à maîtriser son endettement et à rembourser ses dettes", a estimé Nicolas Sarkozy. Il a donc souhaité que la règle d’or d’équilibre budgétaire soit adoptée. "L’idéal, si chacun faisait preuve de responsabilité, serait de le faire avant l’élection présidentielle" d’avril-mai 2012, a-t-il dit en direction de la gauche.

Le président, qui n’a pas encore officiellement annoncé s’il briguerait un second mandat, a défendu son bilan, affirmant par exemple que sa réforme des retraites était "socialement juste". Et il a critiqué les mesures prises par les socialistes lorsqu’ils étaient aux responsabilités: "la retraite à 60 ans et les 35 heures ont été des fautes graves dont nous payons aujourd’hui lourdement les conséquences". Il a déploré "l’habitude qu’avait prise l’Etat d’être un guichet où l’on répondait ‘oui’ non pas à ceux qui en avaient le plus besoin mais à ceux qui pouvaient protester le plus et bloquer le plus".

Nicolas Sarkozy s’en est également pris au programme du candidat socialiste à l’Elysée François Hollande, sans jamais le nommer. Il a ainsi considéré qu’il ne fallait pas "bouder" l’énergie nucléaire ni commettre la "faute invraisemblable" de renoncer au veto français au Conseil de sécurité de l’ONU – même si le député de Corrèze a assuré qu’il n’en avait nullement l’intention.

Pour mener "la bataille de l’emploi", Nicolas Sarkozy a indiqué qu’il inviterait en janvier prochain "tous les partenaires sociaux à participer à un sommet sur l’emploi pour que chacun puisse apporter des solutions, faire des propositions". Il a souhaité qu’à cette occasion soient levés "les tabous sur les freins à la compétitivité française".

Le président français s’est ensuite lancé dans un plaidoyer pour une "refondation de l’Europe". Il a annoncé qu’il recevrait lundi la chancelière allemande Angela Merkel à l’Elysée. "Ensemble, nous ferons des propositions pour garantir l’avenir de l’Europe", a-t-il promis, rappelant que "la France milite avec l’Allemagne pour un nouveau traité européen refondant et repensant l’organisation de l’Europe".

Répondant aux inquiétudes sur un abandon partiel de souveraineté, il a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une "marche vers plus de supranationalité". Selon lui, "c’est par l’intergouvernemental que passera l’intégration européenne".

"L’Europe peut être balayée par la crise si elle ne se ressaisit pas et si elle ne change pas", a mis en garde Nicolas Sarkozy. "Schengen doit être repensé et refondé".

"Au sein de la zone euro, il nous faut décider maintenant d’aller sans crainte vers davantage de décisions prises à la majorité qualifiée", a prô né le chef de l’Etat. Il a rappelé que la France avait proposé l’instauration d’un Fonds monétaire européen comme "rempart face à la spéculation". Et il a souhaité que ce Fonds puisse prendre ses décisions à la majorité qualifiée.

Il a refusé d’entrer dans le débat sur le statut de la Banque centrale européenne (BCE), qui est indépendante et qui "le restera". Il a ajouté cependant ne pas "douter" qu’elle assumerait ses responsabilités.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite