Salon du livre de Paris: grosse déception chez les éditeurs et écrivains marocains

Salon du livre de Paris: grosse déception chez les éditeurs et écrivains marocains
Les mordus de la production littéraire maghrébine qui ont fait le déplacement à la Porte de Versailles de Paris où se tenait du18 au 22 mars, la 31ème édition du Salon international de livre, étaient unanimes à relever le peu d’intérêt que le ministère marocain de la Culture accorde à ce Salon et à la chaîne du livre de manière générale.

Tout le monde s’attendait à ce que la Maroc, qui est représenté en France par l’importance de sa communauté, serait également en mesure de manifester sa présence par sa créativité d’autant que les auteurs marocains et les maisons d’édition ont compris qu’ils doivent élargir leur horizon pour rivaliser, par leur talent, avec des auteurs de renommée mondiale.

Ce constat n’est malheureusement pas du goût du ministère de la Culture qui a mis à la disposition des auteurs et des éditeurs l’un des plus petits stands du Salon, pas plus de 20m2, où s’entassent quelques centaines de livres qui s’exhibent en spectacle aux regards des visiteurs. Cette anomalie qui faisait que les éditeurs et les écrivains marocains ne se sentaient ni soutenus ni aidés par les autorités compétentes de leur pays, a été dénoncée. D’autant que certains éditeurs ont été dans l’obligation d’emprunter des tables et des bancs pour permettre aux visiteurs de discuter avec Selim El jaï, Ahmed Tazi, Josiane Lahlou, Sonia Terrab et autres écrivains déçus, à l’image des éditeurs représentant une dizaine de maisons, dont la Croisée des chemins, Marsam, Le Fenec, Yomad, etc., par la qualité déplorable de la participation marocaine.

Ceci étant, les auteurs marocains n’ont pas abdiqué. Au fil des dédicaces et des conférences auxquelles ils ont participé, nos écrivains ont pu mettre en relief la diversité d’une littérature composée du ‘’Maroc’’ et de ‘’langue française’’, deux univers culturels qui s’entremêlent, se confrontent et s’enrichissent. Sur le stand, ils n’ont négligé aucun genre littéraire (romans, essais, beaux-livres, recueils de poésie, ouvrages d’histoire…). Et même les livres pour enfants, un créneau moins privilégié car peu rentable pour les éditeurs, ont été savamment exposés par la gracieuse Nadia Essalmi (éditions Yomad), l’une des rares éditrices à opter pour ce domaine. Elle explique son choix par ‘’notre devoir, nous adultes, à procurer aux enfants à travers les mots et les illustrations, un moment d’émotion et de complicité. Les sujets divers et variés, nous questionnent, nous amènent à la réflexion et au plaisir d’un moment partagé avec nos enfants’’.

Côté Maghreb, l’Algérie est venue en force avec une trentaine d’écrivains parmi eux Abdelaziz Ferrah, Hamid Grine, Mokrane Kheffache et Fatima Bekhaï. Le stand algérien (62m2) considéré comme l’un des plus beaux stands du Salon par sa conception très originale, présente un large panorama de la production algérienne tant littéraire et artistique qu’intellectuelle, aussi bien dans le domaine des beaux livres que ceux du patrimoine, des sciences humaines et de la littérature.

Quant à la participation tunisienne, elle a été manifestement timide cette année, avec un stand de 38m2 où on y trouve une sélection de publications en arabe et en français, notamment des beaux livres, des romans, des livres d’histoire, des essais, ainsi que des ouvrages de jeunesse.

Conçu comme une tribune de la littérature mondiale, Ce salon annuel qui s’étend sur une superficie de 40.000 m², a réuni 1.200 éditeurs et acteurs de la chaîne du livre et regroupé plus de 100.000 titres de livres accessibles et quelque 2.500 auteurs.

Les lettres nordiques, les auteurs d’Outre-mer, les lettres de Buenos Aires, les serials lecteurs, le polar et thriller, constituent les cinq thématiques à l’honneur de ce festival de toutes les littératures.

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