Sahara: Mohammed VI somme certains alliés de sortir de la zone grise !

Ce fut un discours d’une puissance tectonique dans la clarification des relations entre le Maroc et ses amis et alliés. Jamais les choses n’ont été exprimées aussi directement : l’affaire du Sahara est l’unique prisme à travers lequel le Royaume du Maroc organise ses alliances. Elle est l’unique baromètre pour fixer ses amitiés et ses partenariats.

Ceux qui hésitent ou cultivent la zone grise ne font pas partis des alliés réels du Maroc et sont invités à clarifier leurs postures sur la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Cette invitation royale exprimée avec ses mots est la première formulée de manière aussi directe. Il est déjà arrivé au souverain de faire allusion à la zone de confort, de non choix de certains pays, mais exprimée avec une telle clarté, la demande royale est véritablement un tournant diplomatique qui aura certainement des conséquences.

Le message royal est adressé à certaines capitales dont Paris. Sans les nommer le Roi Mohammed VI les a invité à mettre à jour leurs visions avec les nouvelles donnes politiques issues du grand tournant américain et du nouveau positionnement  espagnol, du consensus arabe et des ouvertures africaines.

Cette sommation royale a été exprimée en des termes limpides, reflétant une vision claire et convaincue : « S’agissant de certains pays comptant parmi nos partenaires, traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës, nous attendons qu’ils clarifient et revoient le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque. »

Le Maroc appuie là où ça fait mal visant les choix diplomatiques comme ceux de la France qui paraissent en décalage avec les nouvelles réalités pour formuler ce message limpide et déterminé :  Il est difficile, voire illogique d’avoir un  partenariat stratégique puissant, une amitié et une alliance d’une rare qualité et rester hésitant dans le processus de reconnaissance de la marocanité du Sahara.

Il est vrai que la diplomatie française soutient dans les forums internationaux l’option de l’autonomie. Mais les évolutions stratégiques dans ce dossier impliquent de la part de Paris une indispensable mise à jour, qu’elle n’a pas osé franchir pour des raisons obscures.

La nouveauté aujourd’hui est que le Maroc n’est plus disponible à accepter les hésitations, balbutiements et autres faux fuyants qui justifieraient la décision de ne pas s’aligner sur les positions de nombreux pays amis, américains, européens, arabes ou africains.

Devant ces nouvelles équations, le fruit de nombreuses performances diplomatiques marocaines, tous ceux parmi les pays amis du Maroc qui ne reconnaissent pas pleinement la souveraineté du Royaume sur son Sahara, sont perçus à raison comme des pays aux langages doubles et aux attitudes équivoques.

Pour certains pays, ne pas reconnaître totalement la souveraineté du Maroc sur son Sahara équivaut dans l’architecture diplomatique actuelle à jouer double jeu, pratiquer une forme de chantage, vouloir gagner sur plusieurs tableaux. C’est à cette situation que la décision royale voudrait mettre fin.

Cette attitude royale d’une détermination sans faille, d’un courage diplomatique fort et puissant montre que le Maroc est arrivé à un point où il lui faut trancher définitivement cette discorde régionale et mettre en échec les forces qui l’entretiennent, voire jettent l’huile sur ses braises.

Pour cela ce discours reflète une volonté de séparer le grain de l’ivraie dans ses relations diplomatiques. Il s’agit de construire un grand moment de vérité où les masques et les faux semblants vont fatalement tomber. Fort de son droit, le Maroc n’a rien à perdre dans ce possible bras de fer et a tout à gagner pour plier définitivement le combat de son unité territoriale.

Ce message royal lancé à certaines capitales dont Paris intervient à la vielle d’une visite du président français Emmanuel Macron en Algérie. Attendu sur « les dossiers régionaux et la réconciliation mémorielle, la détermination marocaine déteindra forcément sur cette visite et sur ces enjeux.

Le Maroc comme de nombreuses capitales qui suivent ce dossier observeront à la loupe les mots et les attitudes du président Macron pour savoir si le message royal a percuté sa vision et s’il a décidé de sortir son pays du confort de la zone grise devenue intenable, voire anachronique pour le très précieux partenariat stratégique entre Rabat et Paris.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite