Réunion à huis clos du CS de l’ONU: « Le plus important, c’est le contexte » qu’est celui de la « réaffirmation par Washington de la marocanité du Sahara », selon Omar Hilale
Interrogé par Medi1 TV sur la réunion à huis clos du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la MINURSO ce lundi, Omar Hilale, ambassadeur, Représentant permanent du Royaume du Maroc près des Nations Unies, a estimé que « c’est une réunion ordinaire de consultation à huis clos », indiquant que « le plus important, c’est le contexte » qu’il faut retenir. « Et le contexte, c’est ce qui s’est passé à Washington la semaine dernière où il y a eu la réaffirmation de la reconnaissance de la marocainité du Sahara par les Etats-Unis », a-t-il précisé.
« C’est une réunion ordinaire de consultation à huis clos où le Représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU et son Représentant spécial pour le Sahara présentent leurs rapports oraux pour décliner les derniers développements de la question du Sahara. Et comme on dit ici à New York, it’s business as usual », a dit M. Hilale, avant de poursuivre que ce qu’il faut retenir est « le contexte ».
« Et le contexte, c’est ce qui s’est passé à Washington la semaine dernière. C’est là où il y a eu l’événement de la réaffirmation de la reconnaissance de la marocainité du Sahara par les États-Unis », a relevé le Représentant permanent du Maroc à l’ONU, qui était l’invité lundi soir du journal de Medi1 TV.
« La conviction exprimée haut et fort par l’Administration américaine que l’initiative d’autonomie marocaine reste et doit être la seule solution possible à ce différend régional, dans le cadre de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale du Maroc », a précisé le Représentant permanent du Maroc à l’ONU.
« Mais l’élément nouveau à Washington, a-t-il souligné, est l’engagement clair, cette fois-ci, des États-Unis de tout faire pour la relance de la discussion et surtout contribuer à l’aboutissement de cette solution qui, d’après les États-Unis, et également conformément à la vision de Sa Majesté le Roi, est l’autonomie, rien que l’autonomie dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume ».
Indiquant que « l’initiative marocaine d’autonomie a gagné en soutien international pratiquement sur tous les continents avec plus de 110 pays qui la soutiennent », M. Hilale a tenu à préciser que « nous sommes dans une dynamique que les États-Unis vont renforcer, vont conforter afin de mettre fin à un conflit bilatéral mais avec une dimension régionale qui dure depuis un demi-siècle. Et nous espérons que ce 50e anniversaire de la Marche Verte sera l’heureuse occasion où ce problème sera réglé définitivement avec nos voisins algériens ».
La reconfirmation par Washington de sa reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara avec le plan marocain d’autonomie comme unique cadre de négociation a un impact énorme », a-t-il insisté, rappelant que « les États-Unis sont un membre permanent du Conseils de Sécurité », ainsi que « la France » qui a reconnu, elle aussi, la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
« Le fait que ces deux pays s’unissent pour reconnaître la marocanité du Sahara va donner une impulsion particulière au processus politique et au règlement de ce différend (…) Donc deux grands acteurs internationaux mais également l’ancienne puissance coloniale (l’Espagne) qui connaît l’histoire de la région, qui connaît la population de la région et qui a apporté son soutien à cette solution à travers sa reconnaissance », a-t-il noté.
« Chaque fois, selon M. Hilale, c’était un game changer, chaque fois c’était un tournant important pour le règlement de ce différend que malheureusement l’Algérie continue à rejeter et à refuser de revenir au processus politique et à s’accrocher à un narratif sclérotique datant de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre froide », affirmant que « le Royaume du Maroc, grâce à la vision de Sa Majesté le Roi, a réussi à imposer sa perception pour le règlement de ce problème grâce à la crédibilité du Maroc, à sa stabilité, à son développement et à son engagement international, et à son engagement responsable, mais également à son engagement pour tout ce qui concerne la paix, non seulement dans notre région, mais au Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs ».
Pour l’ambassadeur Hilale, « chaque fois que le Maroc peut apporter sa contribution, peut apporter une plus-value aux efforts internationaux, il est là, il est partenaire, il est engagé, il est solidaire, que ce soit pour la paix, que ce soit pour le développement ou que ce soit pour toute question qui relève des Nations Unies ».
Soulignant que le Polisario n’a aucune légitimité pour représenter la population du Sahara devant les instances internationales, Omar Hilale a relevé que « la représentativité ne se donne pas comme ça et ce que le Polisario et l’Algérie ont fait, c’est une double captation. L’Algérie a fait une captation sur le destin, sur la population séquestrée des camps de Tindouf et le Polisario a fait une sorte de captation sur la soi-disant représentativité. La représentativité, selon le droit international, c’est la consultation populaire qui la donne, c’est la population. Or personne n’a voté pour eux ».
« C’est toujours la même oligarchie, ce sont toujours les mêmes soi-disant responsables qui sont reconduits dans leurs responsabilités grâce à l’Algérie mais leur représentativité est pratiquement zéro. Comparativement avec les élus marocains qui sont régulièrement élus, renouvelés, il y a une jeunesse qui émerge, il y a également les tribus qui contribuent, il y a les associations, il y a une vie politique, économique, culturelle qui fait ressortir une représentation intergénérationnelle. Alors que dans les camps de Tindouf, c’est les mêmes qui gouvernent les camps, les mêmes qui carrément oppriment la population et les mêmes qui se proclament un peu partout, mais sans que les gens les prennent au sérieux, comme représentants de la population », a-t-il fait valoir.
« Il faut rappeler que ni l’Union africaine, ni les Nations unies ne les reconnaissent comme uniques et légitimes représentants des populations des camps. Le think tank américain n’a fait que confirmer une réalité que nous avons toujours proclamée, que nous avons toujours dénoncée qui est celle que l’Algérie ou que ce soit le fait que l’Algérie a démissionné de ses responsabilités et a confié les populations, les camps à un groupe séparatiste armé dont les liens avec le terrorisme sont maintenant avérés avec les récentes révélations de « Washington Post » cette semaine. Ce qui conforte notre position. Nous avons toujours raison en ce qui concerne la question du Sahara » notamment sur le détournement de l’aide humanitaire, de pseudo représentativité du Polisario, de la réalité dans les camps et les violations des droits de l’homme, ou encore les liens du Polisario avec l’Iran, avec Hezbollah et l’entraînement des milices en Syrie.
« Ce danger qui plane sur nous que certains ont mis en doute le Maroc l’a dénoncé depuis plusieurs années, à savoir l’installation, ou plutôt l’intrusion de l’Iran et de Hezbollah et des Houthis dans notre région Nord-africaine, avec bien sûr la complicité, le soutien et le financement du pays voisin, l’Algérie », a martelé M. Hilale, soulignant que dans son édition de dimanche, le Washington Post parle des liaisons dangereuses entre l’Iran et le Polisario.
« Je crois qu’au sein des Think-tanks et des chancelleries occidentales, il y a une reconnaissance express des liens du Polisario que ce soit la nébuleuse terroriste ou avec l’Iran et le Hezbollah », a-t-il ajouté.
« Comme je l’ai dit, c’est une vérité de la Palice que tout le monde reconnaît maintenant et le Washington Post en parle avec des preuves à l’appui », a noté M. Hilale.
« S »il n’y avait pas de changement de régime en Syrie, énormément de gens auraient continué à mettre en doute ce que nous avions tout le temps dénoncé depuis 4 ou 5 ans, que ce soit dans les déclarations officielles, dans nos entretiens avec nos partenaires aux Nations Unies et dans nos entretiens avec les pays sur le plan bilatéral », a déploré l’ambassadeur Hilale.
« Heureusement, il y a toujours la vérité qui émerge. Et la vérité, elle est là, elle est éclatante », s’est-il félicité.