Rome appelle à ne pas commettre en Libye la même «grosse erreur» qu’en Irak

Le ministre italien des Affaires étrangère appelle la communauté internationale et le nouveau régime libyen à ne pas détruire toute la structure de l’appareil d’Etat.

Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a appelé dimanche la communauté internationale et le nouveau régime libyen à ne pas détruire toute la structure de l’appareil d’Etat afin de ne pas commettre la même «grosse erreur» qu’en Irak.

«Si quelqu’un a travaillé pour le régime mais n’a pas de sang sur les mains, pourquoi détruire toute la structure, tout l’appareil de la Libye comme nous l’avons fait en Irak, commettant une grosse erreur? Nous ne devons pas multiplier, nous ne devons pas doubler cette erreur», a déclaré le ministre.

En Irak, la «débaassification» voulue par l’administrateur américain Paul Bremer après la chute de Saddam Hussein et la dissolution de l’armée avaient mis à la rue des centaines de milliers d’Irakiens, alimentant les rangs de l’insurrection sunnite.

M. Frattini a réaffirmé sa confiance dans les «vrais leaders de la Libye», Moustapha Abdeljalil, président de la nouvelle autorité libyenne, et Mahmoud Jibril, président du bureau exécutif du Conseil National de Transition (CNT), soulignant qu’ils n’étaient «pas si liés» à l’ancien régime «car ils ont quitté depuis longtemps (Mouammar) Kadhafi».

Selon Frattini, la communauté internationale doit en revanche aider les autorités de transition à empêcher l’infiltration d’«extrémistes». «Le point très important est l’effort pour éradiquer toute tentation d’infiltration d’organisations extrémistes dans la structure du gouvernement de la future Libye. Nous devons fortement aider M. Jibril sur ce point», a ajouté le ministre.

Des combattants se préparent à attaquer Bani Walid

Des combattants du nouveau régime libyen se préparaient dimanche à attaquer Bani Walid, l’un des derniers bastions pro-Kadhafi, malgré la décision des autorités de transition de laisser encore une semaine à la négociation.

Alors que le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, répétait que les partisans de Mouammar Kadhafi dans tout le pays avaient jusqu’au 10 septembre pour déposer les armes, un responsable local a déclaré samedi que l’ultimatum pour Bani Walid expirerait dimanche matin vers 10H00 (08H00 GMT).

Et dans la soirée, le porte-parole du CNT à Chichan, Mahmoud Abdelaziz, a annoncé une offensive nocturne sur Bani Walid. «Hier (samedi) soir, les forces de Kadhafi ont essayé de sortir. Nos combattants ont répondu, il y a eu de petits combats qui ont duré quelques minutes», a-t-il expliqué dimanche matin, assurant que la ligne de front était désormais à 15-20 km au nord de Bani Walid.

«Nous pensons que Bani Walid sera libérée aujourd’hui ou demain», a déclaré pour sa part le «ministre» de l’Intérieur du CNT, Ahmed Dharrat, à Tripoli, sans donner plus de détails ni expliquer pourquoi les combattants n’entendaient pas respecter la consigne de M. Abdeljalil.

Selon les combattants locaux, plusieurs proches de Mouammar Kadhafi, dont son fils Saadi, se trouvent actuellement à Bani Walid, mais pas l’ancien «Guide» lui-même, contrairement à ce qu’avaient avancé des responsables du CNT ces derniers jours.

Des civils ayant fui Bani Walid samedi ont raconté que beaucoup de combattants pro-Kadhafi avaient quitté la ville, emportant les armes lourdes dans les montagnes environnantes, et que les habitants se terraient, angoissés, dans une ville fantôme aux magasins fermés, sans essence ni gaz.

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