Retour en Syrie des ambassadeurs français et américain pour faire pression

Retour en Syrie des ambassadeurs français et américain pour faire pression
Les ambassadeurs de France et des Etats-Unis regagnent Damas après avoir quitté la Syrie à la suite des menaces pesant sur leur sécurité, mais Paris et Washington n’ont pas l’intention de relâcher la pression sur le régime du président Bachar al-Assad.

La France et les Etats-Unis ont souligné mardi que leurs ambassadeurs respectifs, Eric Chevallier et Robert Ford, comptaient soutenir le peuple syrien face au régime d’Assad en retournant à Damas.

Plus de 4.000 personnes sont mortes dans la répression par le régime syrien de la contestation qui secoue le pays depuis mars, selon un bilan de l’ONU.

M. Chevallier "a rejoint son poste à Damas lundi, après avoir été rappelé à la mi-novembre en raison de violences ayant pris pour cible les intérêts français dans le pays", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

"Le retour de notre ambassadeur à Damas ne signifie pas que les sujets de préoccupation ont disparu, bien au contraire. Mais son travail sur le terrain en Syrie est important", a souligné un porte-parole du ministère, Romain Nadal, assurant que "la France est plus que jamais aux cô tés du peuple syrien".

Le retour du diplomate français coïncide avec celui de l’ambassadeur américain, attendu dans la soirée à Damas, qu’il avait quitté fin octobre en raison de "menaces crédibles pour sa sécurité".

La présence dans le pays de M. Ford est la meilleure manière de véhiculer "le message selon lequel les Etats-Unis se tiennent aux cô tés du peuple syrien", a indiqué un porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner.

M. Ford "va poursuivre le travail qu’il avait entamé: à savoir transmettre le message des Etats-Unis au peuple syrien; fournir des informations fiables sur la situation sur le terrain", a notamment détaillé le porte-parole.

Son retour à Damas témoigne des efforts américains en vue "d’une transition politique pacifique" dans le pays, a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué, tout en soulignant que les Etats-Unis appelaient Damas à respecter la Convention de Vienne protégeant les représentations diplomatiques.

"Le retour de l’ambassadeur Ford souligne notre solidarité avec le peuple syrien", a indiqué le sénateur démocrate John Kerry, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. "Sa voix en Syrie (…) a résonné profondément chez les Syriens qui s’élèvent contre l’oppression", a-t-il ajouté.

Ces annonces interviennent alors que la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton se trouve à Genève où elle a rencontré mardi pour la première fois des représentants du Conseil national syrien (CNS), crée en octobre et regroupant la majorité des courants de l’opposition en Syrie.

Lors de cette rencontre, Hillary Clinton a souligné la nécessité de protéger les minorités, les groupes ethniques et les femmes dans une Syrie post-Assad.

"Une transition démocratique suppose bien plus qu’un départ du régime (du président) Assad. Cela veut dire mettre la Syrie sur la voie du droit et de la protection des droits universels de tous les citoyens quels que soient leur religion, leur appartenance ethnique ou leur sexe", a-t-elle indiqué.

M. Ford avait exaspéré le régime syrien en le critiquant publiquement et en se rendant sur le terrain pour se faire sa propre idée des manifestations.

A la mi-novembre, le consulat honoraire de France à Lattaquié et la chancellerie détachée à Alep avaient été la cible d’attaques, provoquant une convocation à Paris de l’ambassadeur de Syrie en France et le retour de l’ambassadeur français à Paris "pour consultations".

Outre les attaques visant la France, l’ambassade d’Arabie saoudite, du Qatar et de Turquie notamment avaient aussi fait l’objet d’attaques.

La Syrie, de plus en plus isolée sur la scène internationale, est sous le coup de sanctions sans précédent des pays occidentaux et arabes.

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