Réfugiés syriens: la conférence de Berlin veut envoyer un signal de solidarité

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a assuré que la conférence internationale de Berlin consacrée aux 3 millions de réfugiés syriens entendait manifester mardi sa solidarité à l’égard des pays voisins de la Syrie confrontés à un afflux massif.

Cette conférence, à laquelle participent plus de 40 représentants de gouvernements et d’organisations internationales réunis dans la capitale allemande, doit manifester "un engagement de solidarité avec les réfugiés mais aussi un engagement de solidarité avec les pays qui accueillent des réfugiés, comme le Liban", a souligné M. Steinmeier avant l’ouverture de cette conférence mardi matin.

Plus de trois millions de Syriens ont fui leur pays depuis le début de la guerre civile, en majorité pour trouver refuge dans les pays voisins comme le Liban, la Jordanie et la Turquie.

Le Liban accueille plus d’1,1 million de Syriens, un lourd fardeau pour ce pays de 4 millions d’habitants aux équilibres confessionnels fragiles qui a provoqué des violences, et l’a contraint à quasiment fermer sa frontière aux réfugiés.

"Nous voulons affirmer aujourd’hui (…) que notre préoccupation concerne aussi la stabilité des pays comme le Liban, a poursuivi le chef de la diplomatie allemande. Nous voulons (…) aider à alléger un peu le fardeau des pays qui accueillent ces réfugiés".

Il a notamment évoqué le défi que représente l’accueil de ces personnes ayant fuit la guerre "pour le système de santé public, l’approvisionnement en eau".

"On peut deviner la force explosive (d’un tel afflux de réfugiés) pour les structures sociales d’un pays comme le Liban", a-t-il ajouté.

Reçu lundi par la chancelière Angela Merkel, le Premier ministre libanais Tammam Salam a jugé que cet afflux constituait le défi "le plus important et le plus dangereux auquel le Liban est aujourd’hui confronté".

Une cinquantaine d’organisations non-gouvernementales (ONG) ont lancé lundi un appel en faveur d’un doublement de l’aide humanitaire pour les réfugiés et ont réclamé des pays occidentaux qu’ils accueillent au moins 180.000 réfugiés syriens supplémentaires.

En Europe et dans le reste du monde, le nombre de réfugiés accueillis reste dérisoire malgré les appels du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).