Le chef de file des députés LFI Jean-Luc Mélenchon a affirmé mardi qu’il voterait « non » au référendum sur l’introduction de la défense de l’environnement dans la Constitution proposé par Emmanuel Macron, une consultation qu’il assimile à une « manipulation ».
« Nous ne participerons pas à cette affaire. Nous on croit au référendum, pas au plébiscite », a-t-il relevé devant la presse à l’Assemblée nationale, qualifiant le référendum de « manipulation ».
« Les députés insoumis voteront contre cette proposition et si elle est adoptée ils voteront +non+ à la question posée », a précisé le groupe dans un communiqué.
Pour M. Mélenchon, le présupposé de la consultation est d’affirmer que « M. Macron est un défenseur de l’environnement », or « la réponse est non, c’est tout le contraire ».
« On ne l’aidera pas à faire croire qu’il a tenu compte de la Convention citoyenne parce que ce n’est pas vrai », a assuré le leader insoumis.
« Le procédé n’est pas honnête, la question ne l’est pas et le personnage non plus », a-t-il poursuivi.
« Quand les citoyens désignent la lune, le président de la République espère que les idiots regardent le référendum », a lancé pour sa part le député socialiste Boris Vallaud.
« Le référendum c’est bien, les actes c’est mieux. Nous avons le sentiment d’une promesse non tenue » à l’égard de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), a ajouté l’élu des Landes.
« Pourquoi ne pas aller sur l’écocide? », a-t-il interrogé. « Des propositions ont été faites à l’Assemblée nationale comme au Sénat » sur la création d’un tel crime.
Porte-parole du groupe communiste à l’Assemblée nationale, Pierre Dharréville a, comme M. Mélenchon, mis en garde « contre une exploitation politicienne » du sujet environnemental.
« S’il s’avérait que ce soit une pirouette pour des formules d’affichage, ce serait désastreux », a fait valoir le député des Bouches-du-Rhône.
Emmanuel Macron a « un bilan en matière écologique catastrophique », a-t-il fustigé. Le chef de l’Etat « a un problème politique, c’est pour cela qu’il fait cette proposition ».
Le président a ouvert la voie lundi à la tenue d’un référendum sur l’introduction de la défense de l’environnement dans la Constitution, au cours d’une rencontre avec les membres de la CCC qui l’ont exhorté à prendre des « décisions fortes » contre le réchauffement climatique.
L’organisation de ce référendum d’ici à la fin du quinquennat en 2022 reste cependant incertaine puisqu’elle ne pourra intervenir qu’après un vote de l’Assemblée nationale et du Sénat, ce dernier étant contrôlé par la droite.