Rabat et Paris travaillent encore sur la date d’une visite de Macron au Maroc

« Une visite du président Emmanuel Macron au Maroc est bien actée. Reste la date à fixer », a indiqué vendredi à Atlasinfo une source diplomatique française.

Selon cette source, la visite du chef de la diplomatie marocaine à Paris Nasser Bourita « était de travailler sur la feuille de route de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron au Maroc ».

« Mais pour des raisons précises qui ont été évoquées entre les les deux parties marocaine et française, la date d’une visite du président n’a pas encore été arrêtée définitivement pour le moment », a ajouté la même source.

Plusieurs visites ministérielles marocaines et françaises sont en revanche programmées entre les deux pays, précise cette source diplomatique française.

Une visite de trois du ministre français de l’Intérieur , Gérald Darmanin, est prévue à partir du 21 avril.

« Je reste trois jours à Rabat pour échanger avec mes différents interlocuteurs marocains », a confirmé le ministre de l’Intérieur à Atlasinfo.

La relance des relations entre Paris et Rabat a été lancée à grande vitesse entre les deux pays et la crise qui a  marqué des mois durant la relation France/Maroc semble s’éloigner.

Selon le quai d’Orsay, la France et le Maroc progressent dans la mise en œuvre de leur « ambitieuse » feuille de route commune.

Les échanges du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, avec son homologue marocain, Nasser Bourita, qui ont eu lieu mardi à Paris, ont « permis de progresser davantage dans la mise en œuvre de l’agenda politique et la feuille de route commune ambitieuse que nous partageons désormais avec le Maroc », a indiqué jeudi le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, qui s’exprimait lors d’un point de presse.

Cette feuille de route « concerne aussi bien les grands investissements d’avenir que les aspects sécuritaires, les échanges culturels ou encore les enjeux globaux », a-t-il ajouté.

À l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, le chef de la diplomatie française a  écrit sur son compte X que ‘’la relation entre la France et le Maroc est unique ! ».

Pour rappel, Stéphane séjourné avait effectué fin février une visite au Maroc, s’inscrivant dans le cadre de la ferme détermination du Roi Mohammed VI et du président français Emmanuel Macron à relancer le partenariat stratégique bilatéral sur des bases fortes, en capitalisant sur les assises historiques et humaines solides auxquelles sont adossées les relations entre Rabat et Paris.

Depuis le retour de la dynamique des visites diplomatiques entre le Maroc et la France, il ne se passe pas une interview ou une déclaration d’un ministre français sur le Maroc sans que ce dernier ne soit interpellé sur cette très attendue reconnaissance.  Dans leurs éléments de langage, ces ministres avaient pour mission de souligner tous les facteurs de retour à la normale de la relation entre la France et le Maroc, de la mise sur les rails de la grande réconciliation sans pour autant aborder de front la très délicate question de la reconnaissance française.

C’est d’ailleurs pour ces raisons là que ces responsables politiques français évitaient soigneusement d’évoquer de manière directe la sensible question de la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Parfois cette hésitation et ce refus de répondre accentuait le message brouillé de la diplomatie française. Stéphane Séjourné est venu clarifier les choses et organiser les périmètres d’annonces.

Et pour cause cette affaire est tellement importante qu’on ne peut laisser sa déclamation au détour d’une conférence de presse ou d’une interview d’un ministre si prestigieux soit-il. Lorsque le ministre Stéphane Séjourné dit de manière aussi directe que cette question hautement diplomatique relève des habilitations des plus hautes autorités des deux pays, cela envoie un message politique d’une grande intensité selon lequel le président Macron et le Roi Mohammed VI sont en train de travailler sur la meilleure opportunité pour faire cette annonce historique.

Au jour d’aujourd’hui le cadre politique le plus adéquat serait celui d’une visite d’Etat du président Macron au Maroc. Longtemps reportée pour cause de profondes divergences politiques manifestes entre les deux pays, cette visite d’Etat pourrait très bien être le cadre idéal d’un tournant aussi important dans la politique française au Maghreb. D’ailleurs cette visite d’Etat était devenue au fil de cette crise entre Rabat et Paris un variable d’ajustement. Son report reflétait sa permanence et son évocation indiquait une prochaine embellie.

Il faut rappeler que cette reconnaissance politique après la validation économique de la France est un pas énorme dans le règlement de cette crise maintenue artificiellement par un régime algérien à bout de souffles. Que Paris dise clairement que le Sahara est marocain est une position qui aura de multiples impacts. D’abord sur le plan régional. Les parrains du séparatisme du Polisario recevront une énorme claque. Les espoirs chimériques seront douchés, montrant que cette discorde régionale est arrivée à une impasse et qu’il est dans l’intérêt de toutes les parties de cette crise d’envisager la seule solution qui vaille, celle de l’autonomie proposée par le Maroc et bénie par la communauté internationale.

Dans ce cas, le régime algérien doit procéder à une profonde révision de sa stratégie régionale. Accepter et s’adapter à cette nouvelle réalité géostratégique ou sombrer dans la rupture.  Il assumera seul les conséquences de son refus et paiera la facture de son défi à la communauté internationale unanime à vouloir traiter une solution politique sérieuse, crédible et viable à un conflit qui menace la stabilité régionale.

Forcément cet instant historique qui pourrait se faire autour d’une rencontre déterminante entre le Roi du Maroc Mohammed VI et le président français Emmanuel Macron doit sûrement être précédé d’une explication franco-algérienne sur la nécessité stratégique de clore définitivement cette crise autour du Sahara. Il est à prévoir que l’explication ne sera ni sereine ni calme  diplomatiquement. Alger s’accrochait désespérément au flou français pour continuer à nourrir les rêves d’un séparatisme fantasmé. Aujourd’hui, Paris doit dire les nouvelles vérités stratégiques à ce régime algérien pour le convaincre d’accompagner le mouvement de l’autonomie plutôt que de s’y opposer aveuglément au risque de se faire envahir et écraser par la dynamique de l’histoire.

 

 

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