Propos ignominieux à l’égard d’Echenna : le salafiste Kabbaj poussé à se rétracter
Les internautes ont eu gain de cause. Devant l’avalanche des critiques et réactions exprimées sur les réseaux sociaux, le salafiste Hammad El Kabbaj s’est rétracté et nié ses propos haineux tenus à l’encontre de Aicha Echenna, l’une des figures les plus emblématiques du milieu associatif marocain et fondatrice de l’association « Solidarité féminine ».
Par Hicham Alaoui
Ces propos ont provoqué l’ire des internautes, qui n’ont pas manqué d’envoyer des centaines de messages de soutien à Aïcha Echenna, symbole international de l’action humanitaire.
« Je suis vraiment surpris d’apprendre les propos qu’on m’attribue. Un journaliste est venu hier alors que je déposais mon dossier de candidature et m’a dit que la presse parlait de mes propos contre Aicha Echenna et les mères célibataires », a-t-il déclaré à un portail électronique.
Pour lui, il s’agit là de fausses déclarations. « Tous les propos qu’on m’attribue sont faux. Je n’ai jamais attaqué cette grande dame et je ne l’ai jamais citée, ni dans le passé ni à la veille des élections », se défend l’ultra-conservateur.
Hammad El Kabbaj affirme même suivre les actions de la militante marocaine. « On est fier d’avoir au Maroc une dame comme Aicha Echenna. J’estime même que si j’arrive à trouver un moyen de l’aider dans ses actions, je n’hésiterai pas », a-t-il ajouté.
Dans des déclarations relayées par la presse électronique, Kabbaj a traité la présidente de l’Association solidarité féminine, Aicha Echenna « d’icône de la débauche »
Pour lui, Mme Echenna serait « la marraine des prostituées et de toutes les dépravées du pays ». Autrement, selon lui, elle ne porterait pas secours aux femmes célibataires et à leurs enfants « bâtards qui ne méritent pas la vie, puisqu’ils sont venus au monde d’une manière contraire aux préceptes de l’Islam ».
Selon lui, son action est « un encouragement aux pratiques prohibées et une incitation à la débauche ».
«Ce n’est pas la première fois qu’on m’attaque de cette manière. C’était le cas en 2002 et lorsque j’ai reçu le prix Elizabeth», a réagi Aïcha Echenna. «Je continuerai à faire mon travail dans la dignité. Je lutte contre ’exclusion et je continuerais à réveiller les consciences », a-t-elle assuré.
Ancien membre de l’association « Prédication et Coran », une ONG portant une vision ultra-conservatrice de la société, Hammad El Kabbaj a longtemps côtoyé son fondateur Mohamed Al Maghraoui. En 2008, ce dernier fait parler de lui en émettant une fatwa autorisant le mariage des fillettes de 9 ans.