"Ces violences ont été activées par les deux, par la répétition dans le temps et par la localisation (des coups) sur la tempe gauche de Fiona (…) Cette réunion des coups a pu entraîner (sa) mort", a déclaré l’avocat général Raphaël Gentile de Sanesi lors de son réquisitoire, soutenant ainsi la thèse d’un acte partagé des deux accusés dans la mort de la fillette.
L’avocat général a également réclamé un suivi socio-judiciaire de vingt ans, l’interdiction pour une durée de dix ans des droits civiques et civils, ainsi que pour Cécile Bourgeon du retrait de son autorité parentale sur ses deux autres enfants.
"Il y a eu un coup, deux coups, un troisième coup", a-t-il tonné en tapant du pied sur le sol pour simuler la "violence continue" subie par Fiona "les jours et les heures précédant sa mort".
"Il ne faut pas considérer que (Berkane Makhlouf) est le seul chef d’orchestre parce que moi (Cécile Bourgeon), j’ai intérêt à me taire, à cacher, à rester dans le huis clos, parce que moi j’ai trempé un peu dans l’histoire", a-t-il poursuivi.
En première instance en 2016, devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme, la jeune femme avait été acquittée des faits criminels – les coups fatals à Fiona – et condamnée à cinq ans de prison pour avoir menti à son sujet. Son ex-compagnon avait écopé de 20 ans de réclusion pour l’ensemble des faits.
Il a demandé aux jurés – exclusivement féminins – de s’appuyer davantage sur la parole de Berkane Makhlouf , qui n’a pas été assez entendue à la première session d’assises". Sa parole avait été jugée "trop tardive et variable" par rapport aux déclarations de la mère de la fillette.
"Pourquoi Mme Bourgeon serait plus crédible que M. Makhlouf ?", a interrogé le magistrat, estimant que la mère de Fiona, qu’il a jugée "extrêmement perfide" et "extrêmement astucieuse", n’était "ni passive , ni instrumentalisée".
Le verdict est attendu tard dans la soirée. (afp)