Présidentielles US : les Démocrates adoptent une plateforme aux antipodes de celle des Républicains

La convention de ré-investiture du Président Barack Obama pour un deuxième mandat, ouverte mardi à Charlotte en Caroline du nord avec la participation de quelque 5.500 délégués, a adopté une plateforme aux antipodes de celle que les Républicains avaient entérinée une semaine plus tôt à Tampa, en Floride.

Faisant face à un pilonnage en règle de la part des républicains qui imputent à Obama l’exacerbation de la situation économique du pays, les Démocrates ripostent en mettant en avant les décisions accouchées aux forceps par le chef de l’exécutif actuel, avec pour dessein cardinal de promouvoir les opportunités offertes à la classe moyenne, qui fait l’objet des convoitises des deux camps.

Le jeune maire de la ville de Newark (New Jersey) et star montante du Parti Démocrate, Corey Booker, a ainsi souligné devant la convention que les électeurs se retrouveront au mois de novembre prochain face à un choix entre les politiques du Parti Républicain basées sur "une disparité sauvage au service des intérêts d’une petite minorité", et celles du Parti Démocrate oeuvrant en faveur "d’un objectif démocratique dans le cadre de l’égalité des chances". "Il s’agit là d’une mission éminemment américaine", a-t-il lancé à une audience enthousiaste.

La convention se fixe ainsi trois objectifs essentiels, à savoir une clarification des choix se présentant aux électeurs, mettre en avant le leadership de Barack Obama en matière de mise en oeuvre de politiques nécessaires bien qu’impopulaires, dont la réforme du système de santé et le plan de sauvetage de l’industrie automobile.

La plateforme du Parti Démocrate insiste sur l’amélioration de la situation économique de la classe moyenne, qui pâtît d’un taux de chômage caracolant à hauteur de 8,3 %, soutient le mariage non conventionnel, ainsi que le droit à l’avortement, autant de points qui se trouvent en contradiction directe avec le programme conservateur du GOP.

Intervenant mardi lors d’un meeting à Norfolk University (Virginie), le Président Obama a affirmé que "les électeurs décideront en dernier lieu de celui qu’il voudront bien élire".

Le candidat républicain à la vice présidence, Paul Ryan, s’est pour sa part évertué à comparer le bilan de Barack Obama à celui de Jimmy Carter, dernier Président démocrate à avoir échoué à se faire réélire en 1980. "Quand il s’agit de l’emploi, le bilan de Carter apparait comme le bon vieux temps, par rapport aux réalisations d’Obama en la matière", a-t-il ironisé lors d’une sortie à Westlake dans l’état industriel de l’Ohio.

"Si nous avons décidé de ne pas renouveler notre confiance à Carter, pour quelle raison allons nous renouveler son bail à Obama aujourd’hui ?", a lancé à Ryan à la foule, en soulignant que la déficit fédéral qui s’approche inexorablement des 16 trillions de dollars "constitue une menace à la sécurité nationale des Etats Unis".

Cet échange de gentillesse entre Républicains et démocrates dénote une rude compétition à formuler cette course présidentielle dans l’esprit des électeurs. Les Républicains font tout pour que le scrutin du 6 novembre prochain soit un référendum sur la politique d’Obama, alors que les partisans de ce dernier cherchent à placer le débat au niveau du choix entre deux idéologies opposées sur la taille et le rôle du gouvernement fédéral.

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