Présidentielle: le débat inédit à onze s’ouvre avec l’entrée en jeu des « petits » candidats
C’est une première dans l’histoire médiatique des élections françaises: le débat télévisé réunissant la totalité des 11 candidats à la présidentielle s’est ouvert mardi soir avec les autoportraits, qui ont marqué l’entrée en jeu des six « petits » postulants.
La question "Qui êtes vous?" a été l’occasion pour ceux qui restent largement inconnus du grand public, de se présenter devant les plusieurs de millions de téléspectateurs attendus.
Premier à s’exprimer, Nicolas Dupont-Aignan a ouvert les hostilités avec une première allusion aux affaires qui ont secoué la campagne, en attaquant indirectement son rival à droite François Fillon: "j’ai toujours servi les Français sans jamais me servir", a-t-il lancé.
Chargés comme les autres candidats de répondre à la question "Qui êtes vous?", Emmanuel Macron et Marine Le Pen, favoris des sondages pour accéder au second tour, se sont présentés respectivement comme le candidat de "l’alternance véritable" et celle d’un "projet précis, ni dans le flou, ni dans le mensonge".
En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon s’en est lui pris à "la finance", qui "doit rendre l’argent" et "payer le retour au plein emploi", en se disant "prêt à gouverner".
"Bon, c’est votre jour!", avait lancé un peu plus tôt le candidat de la France insoumise en croisant en coulisses M. Dupont-Aignan, qui avait saisi sans succès le Conseil d’Etat pour protester contre son exclusion du premier débat.
Premier débat à 11… et dernier?
"Les +petits+, les +minuscules+ vont venir troubler le jeu des +immenses+", avait ironisé M. Lassalle dans la matinée.
Première tentative de coup d’éclat, juste avant le début de l’émission: Philippe Poutou a ostensiblement boudé la photo de groupe, même quand Emmanuel Macron est venu le chercher pour le faire rejoindre les dix autres candidats.
Le même s’est décrit comme "le seul", avec Mme Arthaud, à avoir un "travail normal", en fustigeant le capitalisme, les "ultrariches" et les "politiciens corrompus", visant là aussi François Fillon en premier lieu.
"Il n’y a pas de petits ou de grands candidats ici", lui a assuré la journaliste Laurence Ferrari, qui anime le débat avec sa consoeur Ruth Elkrief.
Comme le résume un responsable FN, les "gros" candidats doivent eux s’efforcer de garder leurs distances avec les "petits", car "le but est de ne pas s’exposer à une bataille de chiffonniers avec Arthaud ou Cheminade".
Centré sur les thèmes cruciaux de l’emploi, de la sécurité et du social, le débat entamé vers 20H40 doit durer près de trois heures trente.
Disposés en arc de cercle, les candidats n’ont que 17 minutes de temps de parole. Les deux présentatrices ont affiché leur volonté d’être "fermes" pour que "tout le monde soit audible" et éviter "le pugilat".