Présidentielle en France: Juppé dans les starting-blocks, Fillon résiste
Les annonces de départ se sont multipliées en fin de semaine autour du candidat de la droite. De nombreux ténors appellent au désistement.
François Fillon, qui a aussi communiqué aux journalistes son agenda pour la semaine prochaine, exclut ainsi tout retrait de la course dans les prochaines heures au profit d’Alain Juppé, comme le veulent maintenant nombre d’élus LR. L’entourage du maire de Bordeaux a fait savoir dans la matinée à l’AFP que celui-ci ne se « défilera pas » et pourrait accepter d’être un recours, à deux conditions : si « François Fillon se retire de lui-même », et si lui-même obtient un soutien « unanime » du parti. Les juppéistes avaient déjà déserté depuis jeudi la campagne de François Fillon, menacé d’une mise en examen le 15 mars dans l’affaire des emplois fictifs présumés de plusieurs membres de sa famille. La plupart des proches d’Alain Juppé, qui avaient intégré le dispositif de campagne, ont fait défection : Benoist Apparu, Christophe Béchu, son conseiller Gilles Boyer, devenu trésorier de la campagne de François Fillon, ou encore Édouard Philippe. Au pointage officiel du Conseil constitutionnel vendredi matin, Alain Juppé bénéficie déjà officiellement d’un parrainage. Mais comment pousser le vainqueur de la primaire de la droite à renoncer, lui qui ne veut « pas se coucher » ? « François Fillon peut être candidat, il a déjà ses 500 signatures […]. S’il veut aller au bout, il ira au bout », constate Édouard Philippe, député-maire du Havre.
« Plus un plan B, mais un sauveur »
À 50 jours du premier tour, la droite se trouve dans un scénario digne d’un film catastrophe, les sondages prédisant l’élimination de son candidat dès le premier tour de la présidentielle. Cela fait près de six semaines que François Fillon se débat dans ce scandale, mais les propos extrêmement durs à l’égard de la justice qu’il a tenus mercredi lors de sa conférence de presse pour annoncer sa convocation par les magistrats « ont choqué une partie de l’opinion publique, y compris dans notre camp », a souligné Philippe Richert, président de la région Grand Est, et ex-soutien de Nicolas Sarkozy. Les regards se tournent vers l’ancien président, perçu jusqu’ici comme un blocage à la candidature d’Alain Juppé. Gérard Larcher, président du Sénat, et Bernard Accoyer, secrétaire général de LR, l’ont rencontré en fin de matinée, afin de réfléchir à la manière dont il faudrait « s’organiser très vite », en cas de retrait de François Fillon, a indiqué à l’AFP une source LR. « À la place qui est la sienne aujourd’hui, la seule chose qui préoccupe Nicolas Sarkozy, c’est le sort de la France et l’unité de sa famille politique », a-t-on ajouté de même source. Vu la gravité de la situation, le candidat qui sera choisi ne sera « plus un plan B mais un sauveur », soulignait une source LR. De son côté, François Bayrou a annoncé que même en cas de candidature d’Alain Juppé, qu’il avait soutenu à la primaire de la droite, il continuerait de soutenir Emmanuel Macron.
Avec AFP