Présidentielle: Bouteflika dépose son dossier de candidature au Conseil constitutionnel

Après l’annonce par procuration d’un quatrième mandat, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a déposé son dossier de candidature au Conseil constitutionnel.
« Je suis venu déposer officiellement ma candidature conformément à l’article 74 de la Constitution et à la loi électorale », a déclaré M. Bouteflika, 77 ans, assis dans un fauteuil face au président du Conseil constitutionnel Mourad Medelci, devant les caméras de la télévision publique.
Sa référence à l’article 74 porte sur son droit à la réélection.

Les candidats ont jusqu’au 4 mars à minuit pour déposer leur candidature, puis le Conseil Constitutionnel aura dix jours pour annoncer la liste des candidats retenus, et la campagne officielle s’ouvrira le 23 mars.

Dimanche, c’était son ministre de la Justice, Tayeb Louh, qui a lu le message du président pressant "tous les citoyens à participer massivement" à la présidentielle afin de faire du scrutin présidentiel du 17 avril prochain “une véritable fête pour l’Algérie.”

Le président a fêté dimanche ses 77 ans, dont 15 au pouvoir, très affaibli par un AVC qui l’a immobilisé 80 jours en France, d’où il est rentré le 16 juillet dernier. Abdelaziz Bouteflika n’a plus prononcé de discours public depuis mai 2012. Il a reçu quelques hôtes étrangers et tenu deux Conseils des ministres en septembre, puis en décembre.

Jeudi, un ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, avait appelé à faire tomber le régime du président Bouteflika "dans le calme", avec l’aide de l’armée, estimant qu’il n’était plus en mesure de diriger le pays. Figure majeure de l’opposition, Saïd Sadi, l’ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), avait, pour sa part, appelé mardi à la mobilisation pour "discréditer ce scrutin, de sorte à laisser l’actuel président candidat à sa propre succession se concurrencer lui-même".

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) avait de côté "fermement" condamné la dispersion musclée, samedi dernier au centre d’Alger, d’une manifestation contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat au scrutin du 17 avril prochain.

L’ONG, qui exige la libération des personnes arrêtées, avait souligné que "le comportement du pouvoir indique que ce dernier se considère en état de guerre contre la population algérienne et qu’à ce titre l’union la plus large doit se concrétiser pour débarrasser le pays des clans, quels qu’ils soient, qui entraînent le pays à la dérive".

L’association avait également indique que les forces de l’ordre avaient "bouclé toute la zone et embarqué manu militari tous les citoyens et citoyennes venus pour y participer", en particulier initiateurs de cette action, en plus de son président, Me Salah Dabouz, et un membre de son bureau national.

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