En cas de "rejet explicite" des nouvelles mesures d’austérité visant à réduire les déficits publics, le Premier ministre José Socrates a averti qu’il démissionnerait ouvrant ainsi la voie à des élections anticipées.
Le Parti Social Démocrate (PSD-centre droit), principal parti d’opposition qui a refusé de négocier à postériori un plan entériné par les institutions européennes, rejette ce nouveau programme, le quatrième en moins d’un an et campe sur sa position de voter contre.
Le PSD qui a jusqu’ici permis l’adoption des précédentes mesures d’austérité, a annoncé qu’il présenterait un projet de résolution contre ce nouveau plan tout en appelant à une "clarification politique" permettant un "gouvernement de majorité élargie".
Le parti présentera au parlement "au nom de l’intérêt national" une résolution pour "contribuer au rejet du programme d’austérité et à une clarification politique", a annoncé dans une déclaration à la presse le chef du groupe PSD au parlement, Miguel Macedo.
Les autres partis d’opposition, de droite comme de gauche, ont déjà annoncé qu’ils présenteraient eux aussi une résolution contre les nouvelles mesures d’économies supplémentaires.
Le chef du gouvernement qui a affirmé refuser de se rendre jeudi au sommet de Bruxelles sans avoir les moyens de s’engager vis-à vis de ses partenaires européens, a mis en garde contre le risque d’une crise "gravissime" qui, selon lui, "ouvrirait la porte au Fonds monétaire international".
Appelé à intervenir pour éviter une crise politique, le président Anibal Cavaco Silva (PSD), a indiqué ne plus avoir de "marge de manoeuvre pour agir".
Le chef du groupe parlementaire socialiste Francisco Assis a estimé que si les positions actuelles se maintenaient "le gouvernement conclura qu’il n’a pas de conditions pour continuer de gouverner".
Le nouveau programme dont les grandes lignes ont été présentées le 11 mars à Bruxelles et dont la version finale doit être remise seulement fin avril à Bruxelles, comprend notamment une taxation des retraites, une baisse des dépenses de santé et de certaines prestations sociales, ainsi qu’une importante réforme du marché du travail, l’objectif étant de garantir la réduction des déficits publics à 4,6 % du PIB en 2011 et à 3 % en 2012.