Votre régime est-il néfaste pour la santé comme le démontre le rapport de l’Anses?
L’Anses ne dit pas que mon régime est néfaste pour la santé, mais plutôt que tous les régimes sont mauvais. Ce rapport a été rédigé par des experts qui défendent les régimes basses calories, c’est-à-dire maigrir en mangeant de tout mais en petite quantité. Or, cette méthode appliquée depuis soixante ans, est un échec! Ces régimes ne freinent ni l’obésité ni le surpoids! Ce rapport n’est que théorique: ces experts n’ont pas suivi ni interrogé de patients. Ils se sont juste basés sur les apports des aliments. D’ailleurs, selon ceux-ci, mon régime est en tête pour les apports en calcium et en vitamine D. On me reproche le manque de fibres, mais je préconise du son d’avoine qui comble ce besoin. Mon régime n’est pas carencé: il créé des déficits momentanés, mais la phase pendant laquelle on ne mange que des protéines ne dure qu’entre quatre et cinq jours.
Les experts parlent de «facteur de risque de cancer colorectal»…
En terme de prévention des cancers, les scientifiques s’accordent pour dire que les deux meilleurs moyens sont l’arrêt du tabac et la baisse du poids quand on est en excès. Pour certains cancers féminins, comme ceux de l’utérus ou du sein, le surpoids joue un rôle. C’est aussi un risque directement lié aux maladies cardio-vasculaires. Tout cela a été scientifiquement prouvé: l’émergence de cancers à cause d’un régime est, par contre, une hypothèse.
Votre méthode est connue pour faire perdre rapidemment du poids. N’est-ce pas le meilleur moyen d’en reprendre une fois la diète arrêtée?
Mon régime comporte quatre phases: une d’attaque à base de protéines pures suivie d’une de croisière d’une durée de cinquante-six jours et une de consolidation qui dure dix jours pour chaque kilos perdus. A chaque fois, des aliments sont petit à petit réintroduits. A la différence d’autres régimes, le mien comporte une phase de stabilisation, à vie. Les principes sont simples: une journée de protéine par semaine, oublier l’ascenseur et manger trois cuillerées de son d’avoine par semaine. C’est après des années d’expérience que j’ai mis en place cette phase, pour éviter justement que mes patients reviennent me voir: je suis un homme de terrain, pas un affameur de rats! Résultat? 40% ne reprennent jamais le poids qu’ils ont perdu. Ceux qui échouent se relancent dedans par la suite et le font de manière sérieuse. Conserver une surcharge pondérale est beaucoup plus risqué pour la santé que de la perdre rapidement.
Le rapport souligne l’importance d’être suivi par un médecin lorsqu’on entreprend un régime. Vous vendez des livres et coachez sur Internet. Est-ce que vos adeptes sont suffisamment encadrés?
Le régime Dukan est réserve à ceux qui ont plus de sept kilos à perdre. Je l’écris noir sur blanc dans mes livres: «Allez consulter votre médecin». Oui suivre un régime n’est pas anodin. Il y a des contre-indications: il ne faut pas le suivre avant 17 ans, ni si on est dépressif, souffrant de troubles du comportement alimentaire, diabétique insulino-dépendant… Après, toutes les questions que les lecteurs peuvent se poser, je les ai anticipées et les réponses sont dans le livre. Tout le monde peut se procurer mes ouvrages, même ceux qui n’en n’ont pas besoin. Mais au moins je fais quelque chose pour nos obèses.