Parterre sans précédent dans l’histoire de chefs d’Etat et de gouvernement pour l’hommage à Mandela

Un hommage grandiose à Nelson Mandela, l’un des géants du XXe siècle, rassemblera mardi à Soweto un parterre sans précédent dans l’histoire de chefs d’Etat et de gouvernement, au milieu de 80.000 personnes qui se presseront dans le stade de la célèbre township de Johannesburg.

Les détails de la cérémonie devaient être dévoilés lundi après-midi. Des personnalités sud-africaines et internationales prendront la parole. Mais la dépouille mortelle du héros de la lutte contre l’apartheid ne sera pas dans le stade.

"Le monde est littéralement en train d’arriver en Afrique du Sud", a lancé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Clayson Monyela, qui a dénombré une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement attendus pour la cérémonie, sans compter les dizaines de hautes personnalités, politiques ou non.

Lundi, les autorités étaient aux prises avec un casse-tête logistique et sécuritaire pour accueillir les dirigeants de toute la planète. Des dizaines de milliers de policiers et 11.000 soldats ont été déployés dans les lieux stratégiques, et les responsables des forces de l’ordre assurent qu’ils ont la situation bien en main.

L’Afrique du Sud veut offrir à son grand homme des funérailles à la mesure de sa stature. Trois autres stades de Johannesburg seront ouverts au public pour la projection de la cérémonie sur grand écran, ainsi que 150 sites de retransmission dans le pays.

Car depuis le décès du premier président noir du pays jeudi soir, l’émotion est restée contenue. Certes des milliers de Sud-Africains de toutes origines sont venus déposer des fleurs devant sa maison, où se rendaient ce lundi encore dans les lieux de recueillement ouvert par les municipalités. Mais dans la sobriété.

Point jusqu’ici de marée humaine, ni de spectaculaires effusions collectives. Interrogés, les gens expriment souvent leur gratitude envers Mandela et jugent normal son départ à 95 ans après des mois d’agonie.

Gagner le combat pour la liberté à chaque génération

Lundi après-midi, le parlement a tenu au Cap une session extraordinaire d’hommage à l’homme qui a négocié la fin de l’apartheid en évitant une guerre civile.

La chef du principal parti d’opposition, Helen Zille, a cité à cette occasion Coretta Scott King, la veuve du héros américain de la lutte pour les droits civiques Martin Luther King Jr: "Le combat pour la liberté n’est jamais définitivement gagné. Il faut le gagner à chaque génération", ajoutant: "(Mandela) nous a tendu le témoin, et nous devons avoir le courage de ne pas le laisser tomber".

Message similaire lancé par le vice-président sud-africain Kgalema Motlanthe: "La question est de savoir si la remarquable contribution de Mandela au progrès de l’humanité va simplement entrer dans les livres d’histoire (…) ou si elle sera l’occasion d’un sursaut de foi de ceux qui ont le pouvoir".

"Thank you Madiba" et "Hamba Kahle Madiba" (merci en anglais et zoulou), clamaient deux immenses bannières accrochées sur la façade du Parlement.

Nelson Mandela est entré dans l’histoire pour avoir tendu la main à ses ennemis, qui l’avaient maintenu en prison pendant 27 ans.

Cette magnanimité, entre autres, explique l’admiration qu’il suscite dans le monde entier. Mandela est "la version sud-africaine du Mahatma Gandhi", estimait dimanche soir Laloo Isu Chiba, l’un de ses anciens co-détenus sur l’île-bagne de Robben Island.

Parmi les invités de marque aux funérailles, Barack Obama a été l’un des premiers à faire connaître son désir d’assister aux cérémonies. Le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron seront également présents.

La chancelière allemande Angela Merkel ne sera pas du voyage, mais le président Joachim Gauck sera là.

La cérémonie se tient symboliquement dans le stade de Soweto, la township où vécut Mandela avant son arrestation, et qui fut le bastion de la lutte contre le régime ségrégationniste.

La dépouille du héros national sera ensuite exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria, avec des processions prévues chaque matin dans les rues de la capitale. Elle sera transférée samedi vers le petit village de Qunu, dans le sud rural du pays, la terre des ancêtres de Mandela. C’est là qu’il avait souhaité être enterré.

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