Paris et Rome conviennent de patrouilles communes au large des côtes tunisiennes
L’Italie et la France ont décidé, vendredi, d’organiser des patrouilles communes au large des côtes tunisiennes d’où sont partis quelque 22.000 migrants au cours des dernières semaines pour rejoindre la petite île italienne de Lampedusa.
Au terme de la réunion, Maroni a fait état de la constitution d’un groupe de travail conjoint pour "étudier et prendre des initiatives" à cet effet "en mettant par exemple en Âœuvre la partie de l’accord entre l’Italie et la Tunisie qui prévoit le contrô le des cô tes, avec des patrouilles conjointes aériennes et navales".
Le ministre italien a également évoqué, lors d’un point de presse conjoint avec son homologue français, "l’étude de programmes de rapatriement sur une base volontaire ou à l’expiration du permis" de séjour.
Pour sa part, Guéant a annoncé la décision des deux parties de mener des initiatives communes auprès de la Tunisie et de l’Union européenne pour faire en sorte que l’importante aide économique que Bruxelles va accorder à ce pays "puisse s’accompagner d’une discussion pour une franche coopération de Tunis dans la limitation de la migration vers l’UE".
L’Italie avait décidé, jeudi, d’octroyer des permis de séjour temporaires aux migrants arrivés en masse sur son territoire qui leur permettraient de circuler librement dans les pays de l’espace Schengen, dont la France, pays de destination affiché par la grande majorité des migrants.
Paris avait immédiatement réagi à cette annonce en prévenant que la France n’entendait "pas subir une vague d’immigration" tunisienne venue d’Italie.
Selon des chiffres officiels, quelque 25.867 migrants sont arrivés depuis le 1er janvier dernier en Italie à partir des côtes tunisiennes et libyennes.
Mardi, Rome et Tunis ont signé un accord qui prévoit la fourniture par l’Italie d’équipements et d’une aide financière à la Tunisie pour lutter contre l’immigration clandestine.
L’Italie s’est engagée à livrer à la Tunisie 10 navires de patrouille et une centaine de jeeps pour surveiller ses côtes, tandis que Tunis a promis d’empêcher le départ des candidats à l’émigration clandestine et de réadmettre tous les migrants arrivés après la signature de l’accord.
Jeudi, les garde-côtes tunisiens ont arrêté, en vertu de cet accord, 190 candidats à l’immigration repérés au large de Zarzis (sud-est) qui avaient l’intention de rallier illégalement les côtes italiennes.
MAP