"Les avocats ont déposé plainte aujourd’hui contre Inkyfada au nom de Mohsen Marzouk", a déclaré le député Walid Jalled, l’un des dirigeants du "Mouvement du projet Tounes", formation récemment fondée par M. Marzouk. Il s’agit d’une plainte pour "diffamation", a précisé l’avocat Abeda Kéfi.
Le webzine Inkyfada, chargé du volet tunisien des "Panama papers", a rapporté dans un article publié lundi soir que M. Marzouk était cité dans des documents du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, à la suite d’une demande de renseignements –manifestement restée sans suite– pour la création d’une société offshore.
"Malgré nos multiples tentatives, Mohsen Marzouk n’a jamais donné suite à nos demandes d’interview", a écrit Inkyfada.
"Ils n’ont pas contacté" M. Marzouk, a pour sa part avancé M. Jalled, jugeant qu’il s’agissait d’"une campagne visant" ce responsable politique.
Dans une déclaration mardi à la radio privée Mosaïque FM, Mohsen Marzouk avait déjà "catégoriquement nié" l’affaire, dénonçant "une histoire inventée de toutes pièces".
Une centaine de journaux dans le monde ont commencé à publier lundi les résultats d’enquêtes sur 11,5 millions de documents provenant de Mossack Fonseca. Ces enquêtes lèvent le voile sur un vaste système d’évasion fiscale impliquant de hauts responsables politiques, des sportifs et des milliardaires.
Selon les "Panama Papers", plus de 500 banques ont aidé leurs clients à gérer des sociétés offshore. Les sociétés offshore ne sont pas illégales mais dans les affaires de corruption, elles ont pu servir à dissimuler à l’étranger des gains mal acquis. Elles sont également utilisées pour l’évasion fiscale.
En Tunisie, Inkyfada a annoncé mardi avoir été victime d’une cyberattaque, quelques heures après ses premières publications sur les "Panama papers". Indisponible durant toute la journée, le site était de nouveau accessible mercredi.