Norvège : les aveux du tueur présumé
Le suspect arrêté vendredi soir par la police norvégienne a reconnu être l’auteur de la double attaque qui a fait au moins 92 morts vendredi soir à Oslo et sur l’île voisine d’Utoya. Des attentats manifestement planifiés de longue date.
C’est donc par le biais de son avocat que le suspect a livré ses premières déclarations depuis son arrestation. La police a précisé qu’il s’était rendu, sans opposer de résistance, à l’arrivée des forces de l’ordre sur l’île d’Utoya. Toujours selon son avocat, le tueur présumé a dit vouloir s’expliquer devant la justice. Une audience est programmée demain lundi pour décider de son maintien en détention.
Mais l’avocat ne s’est pas avancé sur les mobiles possibles de son client, pas plus que les policiers d’ailleurs. Ce sont donc ses écrits sur internet qui donnent les premières pistes.
Une heure avant l’explosion de la bombe dans le quartier des ministères à Oslo, à 14h20 vendredi, Anders Behring Breivik aurait posté sur You Tube, sous le pseudo Andrew Berwick, une vidéo de 12 minutes (elle a été retirée de YouTube "parce qu’elle ne respecte pas les conditions d’utilisation" du site de vidéos), dans laquelle il se met en scène en tenue de combat, arme à la main. La vidéo décrit l’islam comme "la principale idéologie génocidaire".
Des attaques préparées depuis 2 ans
Un texte accompagne cette vidéo. Un manifeste de 1500 pages, dans lequel il explique comment il a préparé, seul, son action, au moins depuis l’automne 2009. Il y justifie aussi "l’usage du terrorisme comme un moyen d’éveiller les masses" et dit s’attendre à être perçu "comme le plus grand monstre depuis la Seconde guerre mondiale".
Il y détaille aussi son idéologie anti-musulmane et accuse les élites européennes, surtout les partis de gauche, d’avoir favorisé l’islamisation de l’Europe. Ce qui pourrait expliquer qu’il ait visé le gouvernement travailliste et ce rassemblement de la jeunesse du Parti travailliste à Utoeya.
Le dernier bilan de cette double attaque s’établit ce dimanche à 92 morts, mais il pourrait encore s’alourdir car 5 à 6 personnes restent portées disparues.