Mondial-2019: « D-Day » à la sauce brésilienne pour les Bleues

C’est le "D-Day" en Normandie: l’équipe de France joue son avenir en Coupe du monde contre le Brésil, ce dimanche (21h00), en 8e de finale au Havre, "dans le grand bain" du Mondial et avec la promesse d’évoluer "avec le cœur".

"Une nouvelle compétition démarre avec un vainqueur et un perdant sur ce match", mais les Bleues l’attendent sans "excitation particulière", dédramatise la sélectionneuse Corinne Diacre, vantant les mérites d’un collectif "serein" et "travailleur".

Ses joueuses vont se frotter à un adversaire au nom prestigieux et aux attaquantes renommées, de Marta à Cristiane. Mais elles entreront quand même sur la pelouse du stade Océane avec l’étiquette de favorites.

C’est simple, le Brésil n’est jamais venu à bout de la France en huit confrontations. Et la Seleçao a débarqué dans l’Hexagone diminuée par des blessures.

La super star Marta, nommée six fois meilleure joueuse du monde, est arrivée en petite forme, ce qui lui a fait manquer l’entame du tournoi. Dimanche, elle n’est pas sûre de pouvoir jouer l’intégralité de la rencontre, selon son coach Vadao.

– Formiga incertaine –

L’autre incertitude concerne la vétérane Formiga (41 ans), pièce maîtresse du milieu de terrain, touchée à une cheville.

En face, l’équipe de France se présente au grand complet. Corinne Diacre aura donc l’embarras du choix au moment de coucher son onze de départ.

Donnera-t-elle les clés de l’attaque à son habituelle avant-centre Valérie Gauvin, qu’elle avait écartée pour des retards au match d’ouverture? Ou fera-t-elle confiance à la triplette Cascarino-Diani-Le Sommer? C’est, avec la présence ou non de Gaëtane Thiney, l’une des interrogations dans la composition des Bleues, qui ont bien négocié leur premier tour sans être flamboyantes.

En résumé, elles ont jusqu’alors été aussi solides en défense que poussives en attaque, à l’exception du feu d’artifice en ouverture contre la Corée du Sud (4-0).

Il faut "retrouver cette efficacité offensive qui nous fait un peu défaut depuis deux matchs, reconnaît Diacre. Maintenant, on essaye de rectifier et gommer ce qui n’a pas bien marché, améliorer ce qu’on peut améliorer d’un point de vue offensif."

– "Etape par étape" –

Ca tombe bien, les largesses offertes par la défense brésilienne pourraient relancer une attaque encore en rodage.

"Il faudra exploiter ces failles", n’a pas caché Eugénie Le Sommer, sous le coup d’une suspension en quarts en cas de nouveau carton jaune. C’est un paramètre à prendre en compte "mais ça ne va pas m’empêcher de jouer", assure l’attaquante de Lyon, où se jouera la finale le 7 juillet.

Interrogée par l’AFP, l’ancienne internationale Elodie Thomis, consultante sur TF1, a raconté sa discussion avec des joueuses samedi matin: "je leur disais en rigolant, +vous auriez préféré le Cameroun? (en 8es)+. Elles m’ont dit +non, on voulait prendre le Brésil, c’est une équipe prestigieuse et ça nous met vraiment dans le grand bain de la Coupe du monde+.".

Au Havre, la pression va monter d’un cran. Chez les familles des joueuses aussi. Pour Sidonie, mère de Viviane Asseyi, interrogée par l’AFP avant le match: "Peu importe qui marque, il faut aller en quarts. Après si Viviane joue c’est l’idéal, tout parent aimerait bien. Mais on est dans un contexte où il faut penser équipe".

"Le public doit se réveiller, poursuit Sidonie Asseyi. Je suis allée dans les autres stades à Rennes, Nice, le public chante, c’est une chance. Notre public normand doit savoir aussi pousser, les filles ont besoin de ça". Sa fille Viviane, qui a débuté dans le foot en Normandie, a payé selon sa mère des places pour "satisfaire ses anciennes copines, certaines qui ont joué au foot, les entraîneurs de Petit Quevilly, et la famille surtout".

La France court après un premier titre international, devant son public et forte d’individualités expérimentées et talentueuses qui ont suscité un engouement inédit dans le pays, à l’image des audiences télé record.

Il reste désormais à convertir, dès dimanche, l’ambition affichée d’entrée par le pays-hôte: être un favori au titre qui n’a peur de rien ni de personne, pas même des Etats-Unis qui pourraient se retrouver sur sa route au tour suivant.

"Il faut y aller étape par étape et ne pas rêver avant l’heure de la finale, assure Diacre. On a cette ambition-là, mais ce n’est pas parce qu’on a de l’ambition qu’on va y arriver."

Le message est clair: il n’est pas encore temps de s’enflammer, la route jusqu’à Lyon est encore longue.

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