Michel Platini : « On ne me dit plus que je suis un tireur de coup franc »
Voilà un « président heureux ». Accueilli par une « standing ovation », Michel Platini a annoncé, jeudi à Tel-Aviv, lors d’un congrès de l’UEFA qu’il serait candidat à sa propre succession lors des élections en 2011 (lire l’article, rubrique Sport). Et c’est dans son style caractéristique, tout en finesse et avec humour, que « Platoche » s’est exprimé sur sa mission et ses priorités.
Et Michel Platini ne veut pas prendre ce congrès triomphal pour argent comptant : "C’était émouvant hein ? Mais ça n’est pas pour ça qu’ils vont tous voter pour moi, je ne suis pas dupe !" "Un vote c’est un vote. Il peut y avoir un, deux, trois, quatre, cinq candidats contre moi, il y en aura peut-être zéro. J’ai simplement dit ce que je faisais moi, je n’ai pas demandé pour qui ils allaient voter." Le fin stratège est également resté évasif sur son prochain programme. "J’ai le temps pendant un an de préparer mon programme, je vous rappelle que l’élection n’est pas aujourd’hui", a-t-il expliqué. "Là, le défi le plus important pour moi était de savoir si je me représentais. Maintenant je vais avoir le temps de la réflexion pour voir ce que je pourrais faire dans un second mandat."
"PLUS UN TIREUR DE COUP FRANC"
Le président de l’instance dirigeante du football européen ne manque pas de chantiers en cours, avec notamment les défis liés à la réforme de l’arbitrage ou à la promotion du fair-play financier. Et les projets réalisés sont également notables, comme l’ouverture de la Ligue des champions à de petites nations. En s’adressant aux journalistes israéliens, Platini a supposé qu’ils pensaient que "c’est une bonne décision. Les Suisses aussi, les Roumains aussi, les Chypriotes aussi… Le président de l’UEFA, il a un intérêt et un seul, c’est de développer le football en Europe. Quand vous voyez qu’il y a de grandes équipes qui viennent jouer à Haïfa, ça permet à des gamins d’aller voir le match, de s’investir dans le football. Il n’y a pas plus belle publicité. On a trouvé les moyens d’un équilibre. C’est un juste équilibre".
En conclusion, Michel Platini s’est laissé aller à quelques pronostics concernant la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. "Je vois trois équipes qui ont le potentiel de la gagner, c’est, par ordre alphabétique, Brésil… England (Angleterre) et Espagne. Par ordre alphabétique ! Puis après, il y a beaucoup d’équipes qui vont être difficiles à battre dans des matches à élimination directe : Allemagne, Pays-Bas, Côte d’Ivoire, Ghana, Argentine… Ah ! et la France aussi, il faut que je le dise", a-t-il ajouté.
Lors de son élection en 2007, beaucoup d’observateurs s’interrogeaient sur les capacités de l’ancien meneur de jeu des Bleus à se mouvoir sur le terrain toujours complexe des instances internationales. Certains présidents de fédérations ne cachaient pas non plus leur scepticisme envers le natif de Joeuf (Meurthe-et-Moselle). Lentement mais sûrement, Michel Platini semble avoir pourtant réussi son pari. Et il le reconnait facilement : "ce dont je suis le plus fier, c’est qu’on ne me dise plus que je suis un tireur de coup franc !".