M. Abounaïm, 58 ans, est poursuivi pour "atteinte à un corps constitué" et "diffamation". La première audience n’a duré que quelques minutes et le procès a été reporté au 5 février pour permettre à la défense de préparer sa plaidoirie.
Le prévenu avait diffusé le mois dernier une vidéo accusant "d’apostasie" Driss Lachgar. Ce dernier avait appelé à interdire la polygamie et à ouvrir un débat sur la part d’héritage des femmes, de moitié inférieure à celle des hommes.
A la suite de l’ouverture d’une enquête, au début du mois, le cheikh salafiste a été entendu par la police judiciaire de Casablanca.
Cette polémique a entraîné un vif débat au Maroc sur une criminalisation des accusations d’apostasie. Une proposition de loi a ainsi été déposée, selon la presse marocaine, au Parlement par le parti Authenticité et modernité (PAM, opposition) afin de "criminaliser l’excommunication", tandis que d’autres voix salafistes ont à l’inverse appelé à pénaliser "l’athéisme".
Le Maroc a adopté une nouvelle Constitution à l’été 2011 qui spécifie que "l’islam est la religion de l’État, qui garantit à tous le libre exercice des cultes".