"L’engagement a été pris (par le gouvernement) pour 2014 que le déficit des finances publiques serait limité à 4,9%, et ces éléments se confirment", a déclaré à la presse le gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdelattif Jouahri.
"Avec les mesures mises en place, le coût de la caisse de compensation devrait se limiter aux 32 milliards de dirhams (près de trois milliards d’euros) définis par la loi de finances" 2014, a-t-il ajouté.
En 2012, le déficit public avait dérapé à plus de 7% du PIB, du fait de l’explosion du coût de cette caisse subventionnant des produits comme l’essence, la farine ou le sucre, qui avait atteint 55 milliards de dirhams (5 milliards d’euros).
Après une première mesure visant à plafonner ce montant à 45 milliards de dirhams en 2013, le gouvernement emmené par les islamistes du Parti justice et développement (PJD) a annoncé début janvier la fin de plusieurs subventions, dont celles sur l’essence. Celle sur le diesel doit être diminuée par paliers, mais sans être totalement supprimée.
Cette mesure de libéralisation a été vivement critiquée par l’opposition, mais son impact est jusqu’à présent resté faible, en raison de la relative stabilité des prix du baril de brut.
A ce sujet, la Banque centrale table sur une inflation stable à 1,9% en 2014, contre 1,8% en 2013.
Le Maroc, auquel le Fonds monétaire international (FMI) a octroyé en 2012 une ligne de crédit "de précaution" de 6,2 milliards de dollars, est pressé de mener des réformes économiques et sociales sensibles, sur les subventions mais aussi sur les retraites.
Comme en 2013, le gouvernement devrait pouvoir compter cette année sur un solide taux de croissance de l’ordre de 4,5 à 5%, d’après BAM. M. Jouahri s’est en revanche montré moins optimiste pour 2015, évoquant une prévision d’environ 3%.
Au terme de sa réunion trimestrielle, la Banque centrale a en outre décidé de maintenir inchangé son taux directeur, à 3%.