Mali : autorités et rebelles touareg tentent d’apaiser les tensions à Kidal

Des représentants de rebelles touareg se sont rendus à Bamako où ils devront prendre part, lundi, aux travaux du comité de suivi des accords de paix de Ouagadougou, dans un contexte de tensions sécuritaires dans la région de Kidal, où des agents électoraux et un élu avaient été brièvement enlevés samedi par des hommes armés, à quelques jours de la présidentielle a-t-on indiqué de source officielle.

L’accord de Ouagadougou conclu entre le gouvernement malien, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) prévoit le cantonnement des rebelles touareg occupant la ville de Kidal parallèlement au déploiement de l’armée malienne dans cette ville, située dans le nord-est du pays, où les tensions restaient vives entre partisans et opposants du retour de l’armée.

Samedi, six personnes, dont cinq agents électoraux, ont été enlevées pendant quelques heures dans la région de Kidal par des hommes armés.

Les rapts n’ont pas été revendiqués mais, une source administrative à Kidal et une source au ministère de la Sécurité avaient accusé samedi des membres du mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) d’en être les auteurs.

Les enlèvements se sont produits au lendemain de violences dans la ville de Kidal entre Touareg et Noirs ayant fait entre jeudi soir et vendredi quatre morts et plusieurs blessés, selon le gouvernement malien. Des boutiques ont été pillées et saccagées, le marché de la ville a été incendié.

Le calme était revenu dans la ville, où ont patrouillé des soldats de l’ONU et de l’armée malienne. "Aujourd’hui (dimanche), c’est calme. Mais le marché brûlé est toujours fermé, les boutiques sont fermées", ont rapporté des témoins."Aujourd’hui, c’est calme à Tessalit et la distribution des cartes d’électeurs a commencé", a déclaré Ismaël Ag Mohamed, l’un des agents électoraux kidnappés en précisant qu’il y avait 5.200 cartes à distribuer à Tessalit, localité située près de la frontière algérienne à 250 km au nord de Kidal. Les deux villes font partie de la même région administrative.

Si la situation reste calme d’ici dimanche, "on pourra faire l’élection ici", a-t-il dit.

Revenant sur son enlèvement samedi à Tessalit avec quatre de ses collègues et un élu local, il a confirmé que "c’est une voiture et un responsable local du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) qui ont procédé aux enlèvements". "J’ai reconnu non seulement la voiture, mais également le responsable local du MNLA", a t-il insisté.

Ces tensions font planer le doute sur la possibilité d’organiser le premier tour de l’élection présidentielle le 28 juillet à Kidal, au coeur de ces territoires touareg.

Un seul candidat, Ibrahima Boubacar Keïta dit IBK, parmi les favoris du scrutin, s’est rendu à Kidal le 15 juillet pour une visite de quelques heures.

Le 17 juillet, un des candidats, Tiébilé Dramé, artisan de l’accord de paix entre Bamako et les groupes armés touareg, avait dénoncé les conditions de préparation du scrutin, particulièrement à Kidal, et annoncé son retrait de la course à la présidentielle.

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