Macron reçoit jeudi le PM indien avant de l’associer au G7

Le président français, Emmanuel Macron, reçoit jeudi le Premier ministre indien, Narendra Modi, juste avant le G7 et l’a convié à deux sessions clé du sommet de Biarritz, une manière d’intégrer l’Inde à ce sommet qu’il juge trop étroit, selon une source diplomatique française.

"La question est d’élargir le G7, dont le format n’apporte pas toujours un plein succès, à l’Inde, démocratie qui joue un rôle clé sur les sujets globaux", fait valoir Paris, en allusion aux réticences américaines.

C’est dans la même optique qu’Emmanuel Macron a invité Vladimir Poutine en France juste avant le G7 et qu’il retourne voir en Chine le président, Xi Jinping, en octobre.

"L’Inde participera aux sessions sur le climat et le numérique. Il est nouveau qu’une grande démocratie invitée participe aux sessions du G7. Il s’agit d’avoir des résultats sur des questions globales où on n’avance pas au format G7, à cause des blocages américains", relève Paris.

La France espère notamment que l’Inde, un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre, aille plus loin que les objectifs de l’Accord de Paris et s’engage également sur les gaz HFC ou encore sur les espèces menacées, dont beaucoup sont dans le pays.

Paris recherche en outre le soutien indien sur l’agenda numérique, notamment la protection des démocraties contre les cyberattaques.

Narendra Modi, qui avait offert au président français un accueil spectaculaire dans son fief de Benarès, est invité jeudi soir pour un entretien et un dîner non pas à l’Élysée mais dans l’élégant château de Chantilly (dans l’Oise, au nord de Paris), l’occasion de mettre en valeur un joyau du patrimoine.

Sur la crise au Cachemire indien, dont l’Inde a révoqué le 5 août l’autonomie constitutionnelle, la France attend les explications du dirigeant indien.

"Nous avons un partenariat stratégique avec l’Inde, ce qui veut dire de la confiance. Nous n’allons pas attaquer l’Inde mais nous attendons du Premier ministre qu’il nous explique comment il voit la situation et la suite. Nous allons rappeler notre position, qui est de régler la situation par le dialogue. Et nous appelons les parties à s’abstenir de tout geste pouvant conduire à une escalade sur le terrain", indique Paris.

Comme la France veut "parler à tous", le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé son homologue pakistanais, ajoute cette source.

Les tensions demeurent vives au Cachemire indien depuis le 5 août, lorsque l’Inde a révoqué l’autonomie constitutionnelle du territoire qu’elle contrôle. Un black-out sur les communications et de fortes restrictions à la circulation avaient été imposés par les autorités indiennes la veille de cette annonce. Au moins 4.000 personnes ont été interpellées au Cachemire indien depuis.

Les États-Unis ont exhorté mardi l’Inde à relâcher les détenus, rétablir les libertés et lever les restrictions "le plus rapidement possible" afin de favoriser un retour rapide à la normale.

Pakistan et Inde se sont livré trois guerres depuis leur partition en 1947, dont deux au sujet du Cachemire.

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