Il est "très important que les jeunes restent mobilisés", notamment lors de la manifestation "déterminante" prévue samedi avec les syndicats de salariés, a déclaré à la presse William Martinet, président de l’Unef, syndicat étudiant à la pointe de la contestation contre la loi travail.
Car "le désaccord persiste" sur ce projet de réforme du Code du travail, malgré "un cadre de dialogue qui, on l’espère, permettra de faire bouger les choses en positif", a-t-il dit après sa rencontre avec les ministres de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, son collègue chargé de la Jeunesse Patrick Kanner et Myriam El Khomri, l’auteure du projet contesté.
Arrivé à la rencontre avec "des contre-propositions", William Martinet estime avoir été "écouté".
Le syndicat étudiant demande l’"accès à un emploi stable" et "aux droits sociaux". Le RSA n’étant pas accessible aux moins de 25 ans, l’Unef plaide pour que les bourses étudiantes continuent à être versées entre la fin du diplôme et l’accès à la vie professionnelle. L’organisation veut également une augmentation du nombre de places de formation professionnelle et l’amélioration des conditions de vie et de travail des apprentis.
Une intersyndicale réunissant les organisations de travailleurs opposées à la loi (CGT, FO, FSU, Solidaires), étudiants (Unef) et lycéens (UNL, Fidl) doit se tenir mercredi soir pour préciser les modalités de la nouvelle manifestation de samedi.
Parallèlement, le mouvement "Nuit debout" se poursuit chaque soir place de la République à Paris et a commencé à s’étendre à plusieurs villes de province.
Du côté du gouvernement, on rappelle que le projet de loi est déjà à l’étude en commission à l’Assemblée nationale. Est-il trop tard pour éteindre la contestation ou bien des avancées sur d’autres dossiers pourraient-elles calmer le jeu?
Il faut "apporter une aide financière pour accompagner les jeunes diplômés dans la recherche d’un premier emploi", a répondu la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem à l’issue des premières rencontres, qu’elle a jugées "constructives et agréables".
"La question de la précarité des jeunes dépasse le seul cadre de la loi travail", il faut "répondre aux difficultés" des jeunes "qui n’ont "aucun filet de sécurité" entre la fin de leurs études et leur premier emploi, a-t-elle ajouté.
Aux côtés de ses homologues du Travail et de la Jeunesse, la ministre de l’Education s’est engagée à travailler sur ces propositions pour "proposer des mesures concrètes" au Premier ministre, qui doit rencontrer prochainement les organisations de jeunesse.
Reste à savoir si dans un contexte de crise économique et de restriction budgétaire, l’Etat pourra disposer d’une enveloppe suffisante pour financer ces mesures.