"J’espère que la Libye pourra avoir un gouvernement pleinement opérationnel très prochainement", a déclaré la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini, en arrivant à une réunion des 28 ministres des Affaires étrangères de l’Union à Bruxelles.
Le Conseil présidentiel libyen, soutenu par l’ONU, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi avoir formé un nouveau gouvernement, comptant 18 membres dont 5 ministres d’Etat.
Le parlement reconnu internationalement, qui siège à Tobrouk, dans l’est de la Libye, devrait tenir lundi ou mardi une session pour accorder ou non sa confiance à ce nouveau cabinet. Il avait rejeté le 25 janvier une précédente mouture du gouvernement d’union.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a espéré que cette assemblée donnera son veu fert "cette semaine". "Cela serait un immense pas en avant en vue d’une pacification du conflit politique et un moyen de rétablir l’Etat" dans le pays plongé dans le chaos depuis 2011, a-t-il fait valoir.
Les grandes puissances estiment que seul un gouvernement d’union nationale peut constituer un interlocuteur fiable pour combattre l’organisation Etat islamique, qui s’est implantée à Syrte (à 450 km à l’est de Tripoli), et pour mieux juguler l’émigration clandestine africaine vers l’Europe à partir des côtes libyennes.
La Libye est plongée dans le chaos et livrée à des groupes armés rivaux depuis que Mouammar Kadhafi a été renversé et tué en 2011 à la suite d’une rébellion soutenue par une intervention militaire occidentale menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
Deux autorités se disputent le pouvoir depuis la prise de Tripoli par des milices en partie islamistes à l’été 2014, qui ont instauré leur propre parlement et gouvernement, non reconnus par la communauté internationale. Les autorités reconnues ont de leur côté migré vers l’est.
Les Européens s’étaient dit prêts au printemps dernier, après le lancement des pourparlers sous l’égide de l’ONU visant à réunifier pays, à aider un nouveau gouvernement d’unité à asseoir son autorité, proposant une enveloppe d’aide de 100 millions d’euros.