Libye: le chef du gouvernement rebelle démis par le Parlement (député)

Le Parlement rebelle proche de la coalition de milices Fajr Libya contrôlant Tripoli a démis de ses fonctions le chef du gouvernement rebelle basé dans la capitale libyenne, Omar al-Hassi, ouvrant la porte à un gouvernement d’union nationale.

"Le chef du gouvernement a été démis par le Parlement qui, lors d’un vote mardi, a maintenu le reste des ministres", a indiqué à l’AFP le député Mahmoud Abdel Aziz, membre du Congrès général national (CGN), Assemblée non reconnue par la communauté internationale.

Fajr Libya, qui s’était emparée de la capitale en août, avait nommé M. al-Hassi, un universitaire de 55 ans, au poste de chef du gouvernement. Mais sa gestion des affaires politiques et sécuritaires a été contestée par des membres du CGN qui ont réclamé son départ.

On lui reproche notamment, selon une autre source parlementaire, de n’avoir pas congédié des ministres accusés de "corruption".

D’après cette source, l’adjoint de M. al-Hassi, Khalifa Mohamed al-Gouweil, a été chargé d’expédier les affaires courantes de ce gouvernement qui n’est pas reconnu internationalement.

Après la prise de Tripoli par la coalition Fajr Libya, le gouvernement et le Parlement reconnus par la communauté internationale se sont exilés dans l’est du pays où ils siègent à Tobrouk et al-Baida.

M. Abdel Aziz a indiqué que le Parlement de Tripoli donnait un mois aux négociateurs des institutions rivales pour former un gouvernement unifié. "Si d’ici un mois un gouvernement d’union nationale est formé, nous le soutiendrons, mais en cas d’échec nous désignerons un nouveau chef du gouvernement".

L’ONU parraine depuis plusieurs jours au Maroc un dialogue entre représentants des deux Parlements rivaux libyens. L’émissaire de l’ONU en Libye, Bernardino Leon, a décidé le 26 mars d’accorder au deux camps une pause pour leur permettre de mener des consultations en Libye sur les dernières propositions de l’ONU.

L’ONU tente d’arracher un accord sur un gouvernement d’unité nationale auprès des deux principaux camps qui se disputent le pouvoir en Libye, pays qui s’enfonce dans le chaos.

Elle leur a proposé une feuille de route portant sur "la formation d’un Conseil présidentiel dirigé par des personnalités indépendantes, un gouvernement d’union nationale et un Parlement représentant tous les Libyens".

La période transitoire, dont la durée sera fixée par les parties libyennes, "s’achèvera avec la tenue d’élections qui interviendront après l’adoption par referendum d’une Constitution", selon ce plan de sortie de crise.

Après le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011 par un soulèvement soutenu par l’OTAN, le pays, livré aux milices, a sombré progressivement dans le chaos.

Désormais, 200.000 à 300.000 Libyens sont armés, dix fois plus que les 20.000 à 30.000 Libyens qui s’étaient soulevés contre Kadhafi, a indiqué mercredi à Genève l’un des responsables de la mission des Nations unies pour la Libye (Manul), Claudio Cordone.

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