Les USA vont livrer des armes à l’opposition syrienne

Les USA vont livrer des armes à l
Les Etats-Unis, qui sont parvenus à la conclusion que les forces de Bachar al Assad avaient utilisé des armes chimiques, ont décidé d’armer les rebelles syriens.

La Maison blanche, qui a seulement annoncé une "assistance militaire directe", n’a pas précisé si ce soutien impliqueraitla fourniture d’armes létales, ce qui marquerait un changement de position de Barack Obama, réticent à armer les insurgés syriens.

Mais une source au fait du dossier a indiqué que les nouvelles dispositions prévoyaient bien l’envoi d’armes, BarackObama estimant qu’une "ligne rouge" avait été franchie avec l’emploi d’agents chimiques dont du gaz sarin.

D’après le New York Times, ces livraisons d’armes, qui seront coordonnées par la CIA, pourraient inclure des armes antichars.

"Le président avait clairement indiqué que l’usage d’armes chimiques ou le transfert d’armes chimiques à des groupes terroristes constituait une ligne rouge. Il avait dit que l’emploi d’armes chimiques changerait la donne, et c’est le cas", a expliqué à la presse Ben Rhodes, conseiller adjoint d’Obama à la sécurité nationale.

Cette décision intervient après d’intenses délibérations entre Obama et ses conseillers à la sécurité nationale et au moment o les pressions tant intérieures qu’étrangères se multipliaient en faveur d’un soutien des insurgés qui ont subi de graves revers récemment, notamment la chute de Koussaïr.

Reprise le 5 juin par les forces régulières syriennes appuyées par des combattants du Hezbollah libanais et par l’Iran, cette ville, située entre la frontière libanaise et Homs, était stratégique pour le réapprovisionnement des troupes insurgées.

Les villes de Homs et d’Alep, plus au nord, semblent aujourd’hui dans le viseur des forces d’Assad.

Plusieurs mois d’enquête ont été nécessaires avant que la Maison blanche acquiert la certitude que les troupes pro-Assad avaient effectivement employé des armes chimiques.

Cette escalade a "changé la donne" quant à la position que Washington entendait adopter à l’égard de ce conflit qui dure depuis mars 2011 et a fait plus de 93.000 morts, selon le nouveau bilan établi par les Nations unies.

"Au terme d’un examen murement réfléchi, nos services de renseignement ont évalué que le régime d’Assad avait utilisé contre les opposants des armes chimiques, y compris du gaz sarin, à petite échelle mais à de multiples reprises l’an dernier", a précisé Ben Rhodes.

"Nos services de renseignement estiment qu’entre 100 et 150personnes ont été tuées par des attaques à l’arme chimique en Syrie à ce jour. Toutefois, le bilan est probablement incomplet", a-t-il ajouté.

Ces évaluations des services américains sont corroborées parcelles de la Grande-Bretagne qui a indiqué jeudi soir avoir des preuves croissantes démontrant que les forces gouvernementales syriennes ont fait usage et continuent de faire usage d’armes chimiques.

La France est elle aussi parvenue à la conclusion, au début du mois, que du gaz sarin a été utilisé en Syrie "à plusieurs reprises et de façon localisée". Dans un cas au moins, "il ne fait aucun doute que c’est le régime et ses complices" qui ont utilisé ces armes chimiques, expliquait le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, le 4 juin.

La Grande-Bretagne et la France ont obtenu, faute d’accord pour le prolonger, la levée de l’embargo de l’Union européenne sur les armes à destination des rebelles. Paris et Londres seront libres, à compter du 1er ao t et dans le respect du code de conduite européen, de livrer des armes à la rébellion syrienne.

Pour l’heure, ni les autorités françaises ni le gouvernement britannique n’ont annoncé qu’ils allaient armer directement les insurgés.

Mais responsables européens et américains rencontrent ce vendredi en Turquie le général Salim Idriss, transfuge de l’armée syrienne et commandant en chef de l’Armée syrienne libre(ASL), principale force combattante rebelle sur le terrain.

Les Occidentaux estiment qu’un soutien aux troupes de Salim Idriss permettrait de faire contrepoids à l’influence croissante de groupes sunnites liés à Al Qaïda qui ont rejoint l’insurrection, comme le Front Al Nosra.

"Idriss a besoin d’argent, de munitions et d’armes pour asseoir son leadership et gagner en crédibilité au sein des combattants", soulignait cette semaine un diplomate.

Intervenant sur l’antenne de la chaîne de télévision Al Arabia, George Sabra, qui assure l’intérim à la tête de la Coalition nationale syrienne (CNS), a réclamé "des armes antichar et des armes antiaériennes".

"Nous espérons des résultats positifs et un soutien militaire véritable", a-t-il ajouté.

Le Wall Street Journal, citant des responsables américains, indique lui que l’armée américaine recommanderait une zone d’exclusion aérienne d’environ 40 km qui serait assurée par les avions américains et alliés stationnés en Jordanie.

Il s’agirait d’une zone protégée des combats permettant d’abriter des réfugiés et d’entraîner des rebelles en territoire syrien, le long de la frontière jordanienne.

"Les rebelles ont suffisamment d’armes légères, suffisammentd’AK-47. Mas les AK-47 ne sont pas franchement utiles face à des chars. Il leur faut des armes antichars et des armes anti-aériennes", a plaidé sur CNN le sénateur républicain John McCain.

L’envoi de plusieurs milliers de combattants chiites du Hezbollah libanais aux côtés des troupes syriennes a modifié l’équilibre des forces sur le terrain et permis aux pro-Assad d’enregistrer des succès.

Ces derniers semblent avoir concentré des forces près d’Alep, jeudi, en particulier à proximité de l’aéroport que les rebelles avaient tenté de reprendre. Une offensive a également été lancée sur Homs.

La question de la Syrie sera au centre des discussions lors du sommet du G8, la semaine prochaine en Irlande du Nord, auquel participera le président russe Vladimir Poutine qui continue d’apporter son soutien à Assad.

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