L’annonce de cette candidature a été vécue comme une surprise au sein du PS, qui prévoyait un dépôt des candidatures à la primaire, en juin, et un scrutin à l’automne.
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, n’est "pas surpris" par la déclaration de candidature de Ségolène Royal aux primaires du PS. Il confie au micro de RTL mardi matin : "Je pense que cette candidature est logique, prévisible." La candidature de Royal, "ça ne veut pas dire qu’Aubry ne sera pas candidate", a-t-il ajouté.
Pour le président du Front de gauche, Jean-Luc Mélanchon, interviewé mardi à Télématin sur France 2, Ségolène Royal a "rompu le cercle dans lequel on voulait l’enfermer". "Là, elle s’est dit ‘ils sont en train de me voler mon droit à l’existence en m’enfermant dans un pacte’ ou je ne sais quoi qui était en réalité un bâillon", a-t-il poursuivi. "Moi, je la comprends parce qu’elle s’est quand même fait voler toutes ses idées par le parti, qui l’a beaucoup critiquée tout en reprenant son vocabulaire", a-t-il ajouté.
Pour l’ex-premier ministre PS Laurent Fabius, il faut être très attentif à la "dimension d’unité". "L’une des raisons pour lesquelles on a perdu dans le passé c’est la division", a-t-il dit. Ségolène Royal "a tout à fait le droit de se présenter mais il aurait été préférable de se tenir dans les délais qu’on a fixés", a-t-il ajouté en appelant chacun à "garder son calme".
Pour Sandrine Mazetier, une proche de Dominique Strauss-Kahn et députée à Paris. "Ca démontre que les primaires sont ouvertes à qui souhaite être candidat", a-t-elle analysé sur I-Télé avant de préciser : "Il n’y a pas d’illégitimité à sa candidature". Enfin, a-t-elle indiqué, "si certains veulent anticiper le calendrier, ce n’est pas très grave".
Mais pour le député Michel Sapin, proche de François Hollande, avec cette décision "tout s’accélère". Christian Pierret, candidat à la primaire socialiste, est également "réservé" à l’égard de la candidature de Ségolène Royal qui, selon lui, "a avancé sans ligne claire en 2007". Il estime que "c’est justement d’un manque de clarification de notre positionnement politique que nous souffrons.
Plus éloigné de Solférino, Jack Lang a qualifié la situation de »consternante ». »Pauvre Parti socialiste! », a-t-il lancé.
La candidate aux primaires du PS assure avoir consulté le patron du FMI, le 18 novembre dernier, avant de s’être déclarée candidate lundi aux primaires du PS pour 2012.
"La responsabilité qui est la mienne, si je suis la candidate PS, si ensuite je suis élue présidente de la République, c’est de vous dire que le meilleur chef de gouvernement, c’est Dominique Strauss-Kahn", a insisté Ségolène Royal, mardi sur France Inter, au lendemain de l’annonce de sa candidature aux primaires du PS.
Ségolène Royal est la quatrième personnalité socialiste à se déclarer, après le député-maire d’Evry, Manuel Valls, et le député de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, et Christian Pierret, ancien ministre de l’Industrie. Le 11 décembre prochain, elle prononcera un discours sur l’égalité réelle lors de la convention du PS.
La première secrétaire du PS, Martine Aubry, et l’actuel directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, donné favori dans les sondages, pourraient également déposer leur candidature.