Les leviers de la compétitivité des entreprises marocaines du point de vue du patronat (Etude)

La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a présenté, vendredi à Casablanca, les grandes lignes des résultats de l’étude sur « Les leviers de la compétitivité des entreprises marocaines », réalisée par le cabinet de conseil marocain Valyans Consulting.

Partant d’un certain nombre de constats dont la forte augmentation des importations contre un rythme bien moins rapide des exportations, une forte concentration géographique des exportations (UE: 58 % en 2012) et un déficit commercial structurel, la question de la compétitivité des entreprises marocaines, selon la CGEM, se pose avec acuité, surtout que le débat sur cette question a refait surface notamment avec le classement du Maroc 77è sur 148 économies mondiales par le rapport du "World Economic Forum (WEF) 2013-2014, publié le 4 septembre dernier, soit un recul de 7 rangs en une année.

La CGEM a ainsi mené une étude pour identifier les leviers d’amélioration de la compétitivité. Une analyse qui a permis de définir les grandes orientations pour améliorer significativement et durablement la compétitivité nationale.

Fruit de huit mois de travail auprès de douze fédérations professionnelles dans quatre régions du pays, des commissions et divers organismes externes à la CGEM, cette étude porte sur trois axes à savoir: dresser un état des lieux des écosystèmes de la compétitivité, réaliser un benchmark international avec des pays à développement similaire et formuler des recommandations concrètes.

L’ensemble des mesures contenues dans cette étude, qui fait ressortir plusieurs freins et anomalies grevant la compétitivité du tissu économique et industriel marocain, ont été élaborées selon deux critères: leur impact sur la compétitivité et la facilité de leur mise en œuvre.

Sur un ensemble de 100 mesures identifiées pour améliorer la compétitivité des entreprises nationales, 29 ont été retenues comme prioritaires.

Il s’agit notamment du placement de l’industrie au cœur de la stratégie nationale de développement, le développement de la compensation industrielle nationale comme outil au service de l’industrialisation du pays, l’encouragement à l’émergence de "champions régionaux" en Afrique dans les secteurs ciblés, outre le renforcement du rôle de la commande publique comme levier de développement des entreprises nationales.

L’étude prône aussi une meilleure visibilité sur la commande publique afin de permettre aux entreprises/investisseurs locaux d’y répondre au mieux et de planifier leur développement, la facilitation de l’accès au foncier pour les industriels, le renforcement des lignes de fret maritime à l’international et l’amélioration de la qualité des services d’import-export notamment au niveau portuaire (coordination entre les différents prestataires, délais de réalisation des opérations).

Il est également question de l’élimination des distorsions de droits de douane entre les matières premières servant à l’export, le renforcement de l’investissement dans les solutions d’efficacité énergétique, l’utilisation de l’outil fiscal pour rendre attractif l’investissement dans l’industrie, l’accélération du remboursement par l’Etat des crédits de TVA et l’amélioration de la neutralité fiscale en la matière.

Utiliser les leviers administratifs et réglementaires pour améliorer les conditions de marché, se donner les moyens d’intervenir efficacement et d’être une force de proposition dans la conception des politiques économiques, améliorer le dialogue social au sein de l’entreprise et mettre à niveau les organisations (compétences des dirigeants, accès au financement) pour améliorer les performances des entreprises et le potentiel de développement de ces structures, figurent aussi parmi les leviers de la compétitivité des entreprises nationales identifiés par le patronat.

A cela s’ajoute également la valorisation de l’offre Maroc pour développer les débouchés sur les marchés national et international, l’amélioration, en partenariat avec l’Etat, de l’offre des formations initiale et continue en vue de gagner en productivité sur le long terme, ainsi que la promotion de l’innovation au sens large pour permettre une montée en gamme de l’industrie.

Par ailleurs, le développement d’un partenariat gagnant-gagnant avec l’Etat et le renforcement de l’engagement des entreprises sont nécessaires, selon l’étude, pour porter les mesures proposées, le but étant de bâtir un modèle de développement socio-économique marocain clair, fort et partagé.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite