Les hostilités sont ouvertes à droite après le retour en politique de Nicolas Sarkozy

Les sarko-réfractaires ont tous levé le ton ce week-end. Alain Juppé, François Fillon et Xavier Bertrand, candidats à la primaire pour 2017, sont loin d’être les seuls à faire de la résistance. Bruno Le Maire et Hervé Mariton, en campagne pour la présidence de l’UMP, font savoir, eux aussi, qu’ils ne lâcheront rien. Quant aux centristes, ils ont tous répondu, François Bayrou en tête, qu’ils n’avaient pas du tout l’intention de participer au «vaste rassemblement» que l’ancien chef de l’Etat se fait fort de créer en moins de trois mois.

Les hostilités entre les principaux rivaux à droite sur le chemin de la conquête d’un pouvoir perdu en 2012 sont déclarées après le retour de Nicolas Sarkozy.

L’ancien président, qui s’est porté vendredi candidat à la présidence de l’UMP, a déclaré dimanche soir vouloir créer un rassemblement qui transcende le clivage droite-gauche pour redonner des perspectives à une France plongée dans le "désespoir" en refondant son modèle.

Sans attendre cette intervention sur France 2, ses anciens ministres Alain Juppé et François Fillon ont répliqué en affichant leur détermination à aller au bout de leur candidature à l’investiture de la droite pour la présidentielle de 2017.

Nicolas Sarkozy leur a répondu sur un ton condescendant.

"Alain Juppé, je l’ai connu quand j’avais 20 ans, c’est un partenaire, c’est un ami (…) c’est quelqu’un pour qui j’ai même de l’admiration et j’aurai besoin de lui", a-t-il déclaré. "Quant à François Fillon (…) j’aurai besoin de lui aussi."

Nicolas Sarkozy avait auparavant lancé dans le Journal du dimanche des piques contre ses rivaux déclarés à droite.

"Mon audience sur Facebook fait le double de celle de la conférence de presse de Hollande et en une seule journée j’ai gagné plus de nouveaux amis que le total de ceux de Juppé et Fillon réunis", se vante-t-il.

"Je lis qu’un tiers des gens seraient intéressés par mon retour", ajoute-t-il. "Combien obtiendraient Hollande, Juppé ou Fillon si on posait la même question pour eux ?"

Nicolas Sarkozy confirme son intention de bâtir une nouvelle formation politique en lieu et place de l’UMP, avec un nouveau nom, une nouvelle organisation, de nouveaux cadres, et de faire revenir adhérents et donateurs "pour redresser les comptes".

"Si je réussis cette nouvelle formation, (Alain Juppé et François Fillon) ne pourront plus me rattraper", dit-il.

Il raille notamment l’incapacité de François Fillon à prendre le leadership de la droite après sa défaite de 2012 et son retrait temporaire de la vie politique française.

Nicolas Sarkozy et sa garde rapprochée tentent également depuis des semaines de jeter le doute sur la détermination d’Alain Juppé en invoquant son âge (69 ans) et ses déboires judiciaires passés. Ce qui vaut à l’ex-chef de l’Etat une réplique cinglante de son ancien chef de la diplomatie.

"En matière d’ennuis judiciaires, il ne vaut mieux pas se livrer à un match", a-t-il dit sur Europe 1 et i&lt,Télé.

Une allusion à la demi-douzaine de dossiers dans lesquels le nom de Nicolas Sarkozy est cité – lequel assure cependant dans le JDD ne rien craindre de la justice.

Alain Juppé et François Fillon, membres de la direction provisoire de l’UMP, ne sont pas candidats à la présidence du parti et ont pris leur distance vis-à-vis d’une élection interne qui s’annonce comme une formalité pour Nicolas Sarkozy.

L’un et l’autre ont assuré qu’ils ne prendraient parti pour aucun candidat lors de l’élection du futur président de l’UMP.

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