Les frères musulmans d’Egypte appellent les manifestants à se retirer des abords du palais présidentiel

Les frères musulmans d
Les partisans et opposants du président égyptien Mohamed Morsi continuaient de s’affronter mercredi soir à coup de pierres et de bâtons autour du palais présidentiel au Caire, au lendemain de manifestations massives contre les amendements constitutionnels pris le 22 novembre par le président égyptien, qui élargissant considérablement ses pouvoirs. Selon le ministère de la Santé, on dénombrait au moins 126 blessés.

Les heurts ont éclaté quand des milliers de partisans de Mohamed Morsi sont arrivés là où des opposants faisaient un sit-in. Ces derniers ont été chassés par les islamistes qui ont également démoli leurs tentes. Parallèlement, trois conseillers de M. Morsi ont démissionné en signe de protestation, portant à cinq le nombre de démissions parmi les 17 conseillers présidentiels.

Plus de 100.000 manifestants avaient encerclé mardi soir le palais d’Al-Ittihadiya, fait sans précédent depuis la révolution qui a renversé Hosni Moubarak en 2011. Des incidents avaient également éclaté lors de ce rassemblement, et des manifestants avaient renversé une barricade installée par les autorités à quelques centaines de mètres du palais présidentiel, dans le quartier aisé d’Héliopolis. Les forces de l’ordre ont répliqué à coups de grenades lacrymogènes.

Morsi taxé de "nouveau pharaon"

Depuis mardi, les protestataires ont couvert les murs du palais de graffitis, proclamant notamment "A bas le régime!" ou "Non à Morsi", taxé de "nouveau pharaon". Les manifestants fustigent également le projet de nouvelle Constitution adopté la semaine dernière par les islamistes, majoritaires à l’Assemblée constituante égyptienne, sans la participation des libéraux et des chrétiens, aggravant ainsi les tensions dans le pays.

Le texte renforce les dispositions faisant de la charia, la loi islamique, le fondement de la loi. Il donne aux religieux un rô le pour veiller à la conformité des textes législatifs avec la charia et déclare l’engagement de l’Etat à faire respecter la morale et la "famille traditionnelle", une formulation assez vague pour susciter la crainte des défenseurs des droits de l’Homme. Ils redoutent qu’elle ne soit utilisée pour restreindre les libertés civiles, le droit des femmes et celui des minorités.

Le président égyptien regagne le palais présidentiel

Mohamed Morsi, selon un de ses collaborateurs, a regagné mercredi le palais présidentiel au Caire pour y reprendre le travail. Le président égyptien se trouvait à l’intérieur du palais mardi soir quand les manifestants ont commencé à se rassembler, mais il a discrètement quitté les lieux dès que le nombre de manifestants "a augmenté", selon un responsable de la présidence s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

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