Le scénario catastrophe tant redouté a donc été évité de justesse. Longtemps, les troupes de Laurent Blanc ont cru à la répétition de leur pire cauchemar et notamment cette défaite traumatisante contre la Bulgarie (2-1), le 17 novembre 1993.
Après Emil Kostadinov, les Français, qui n’avaient qu’un petit point à récolter, ont pensé devoir ranger Edin Dzeko, auteur de l’ouverture du score bosnienne sur une magnifique frappe enroulée (40e), dans la catégorie de leurs bourreaux historiques.
Mais un exploit de Nasri, fauché en pleine surface avant de transformer lui-même la sentence, a sauvé la France d’une bien mauvaise passe.
Les Bleus laissent ainsi leurs malheureux adversaires du soir jongler avec une séance de rattrapage forcément angoissante (aller 11 ou 12 novembre, retour le 15 novembre) et peuvent poursuivre leur lente entreprise de reconstruction entamée après le fiasco du Mondial-2010.
La France n’est certes pas encore guérie de Knysna mais la première étape sur le chemin de la renaissance a fini par être remporté.
Le sélectionneur français avait insisté sur sa volonté de remporter le match et de prendre le jeu à son compte mais tous ses plans se sont fracassés sur une triste réalité: son équipe manque singulièrement de bouteille et de vécu pour pouvoir gérer une situation aussi crispante que celle de mardi.
L’occasion en or ratée par Rémy, buteur et passeur vendredi contre l’Albanie (3-0), a été un symbole de cette incapacité à vaincre la tension.
Mais le réveil de Nasri en seconde période a fait basculer le match. Trop timoré en début de rencontre, le milieu de Manchester City est sorti de sa torpeur en trouvant d’abord la barre sur un coup franc (71e) avant son action décisive de la 77e minute.
Brocardé et critiqué par Blanc le mois dernier, Nasri a enfin revêtu l’habit de leader technique qui faisait cruellement défaut à l’équipe de France ces derniers temps. Les Bleus lui doivent leur qualification.