Le transfert du dossier des victimes de Gdim Izik devant une juridiction civile, le gage d’un procès équitable (Avocats)
Le dossier des victimes des événements de Gdim Izik est légal et non pas politique et son transfert d’un tribunal militaire à une juridiction civile constitue le gage d’un procès équitable aussi bien pour les victimes que pour les accusés, ont indiqué les représentants de la défense des victimes de ces événements qui se sont soldées par le meurtre dans des conditions effroyables de plusieurs membres des forcés de l’ordre.
Abdellatif Wahbi, un des avocats des victimes, a fait savoir que les actes de violence sont survenus sur le territoire national et entre des Marocains, et qu’il incombe aux autorités de maintenir l’ordre public conformément à la loi marocaine, précisant que les citoyens ont également le droit de manifester sans chercher à régler leurs différends par la violence.
"Nous allons prendre part au procès en tant qu’avocats et défendre la loi et les droits des victimes (…), dont des veuves, des orphelins et des familles qui ont perdu leurs proches, alors que le volet politique, c’est l’Etat, ses organismes et ses instituions qui en assument la responsabilité", a-t-il dit. De son côté, le bâtonnier du barreau de Meknès, Mohamed El Ansari, a souligné que le dossier a des suites légales et en matière de droits humains. "Nous veillerons à ce qu’il reste dans ce cadre et nous serons les témoins d’un procès juste et équitable".
L’adoption de la loi 108-13 relative à la justice militaire est considérée comme une exception marocaine dont on doit être fier, vu que cette réforme intervient pour adapter la législation nationale relative à la justice militaire aux dispositions de la Constitution et aux principes et normes internationaux dans ce domaine et traduire l’engagement constitutionnel du Maroc en matière d’édification de l’Etat de Droit et de protection et de promotion des droits de l’Homme, a expliqué M. El Ansari.
Intervenant au nom des membres de la défense ayant assisté à ce point de presse, le bâtonnier Mohamed Chahbi, a affirmé que le souci principal de la défense consiste à veiller à appliquer la loi et rien que la loi et garantir les conditions d’un procès équitable.
Le renvoi de l’affaire à une juridiction de droit commun au lieu de la justice militaire permettra de lever l’ambiguïté et de donner l’opportunité aux familles des victimes et des accusés de faire part de leurs revendications et de défendre leurs droits, a-t-il poursuivi.
Droit des vraies victimes
Revenant sur les événements violents de Gdim Izik, M. Chahbi a précisé qu’après consultation du dossier, "nous avons découvert qu’il s’agit d’actes gravissimes, que les ayants-droit ont subi de graves torts et que 11 éléments de la Gendarmerie royale, des Forces auxiliaires, de la Protection civile et de la police ont été agressés et tués", assurant qu’il revient au tribunal de trancher sur le degré de responsabilité de chacun des accusés.
Pour sa part, l’ancien bâtonnier Abdellatif Ouammou a fait état d’un grand effort qui a été déployé dans le traitement de ce dossier pour le respect des droits de la défense, notant que le transfert d’une justice d’exception à une justice de droit commun concrétise les réformes initiées par le Maroc en matière de justice et répond à une revendication du mouvement des droits de l’Homme ayant appelé, à maintes reprises, à mettre fin aux tribunaux d’exception.
Dans une allocution au nom de l’association des victimes des événements de Gdim Izik, l’accent a été mis sur l’importance de faire connaître les victimes qui sont "des martyrs du devoir national" et sur la nécessité de faire face, avec tous les moyens légitimes, à toute tentative visant à occulter ce crime ignoble, de préserver la mémoire des victimes et de leur rendre justice, à travers l’application de la loi et la défense des intérêts légitimes des familles des victimes..