Le Qatar expulse vers l’Arabie saoudite un militant des droits de l’Homme (ONG)

Le Qatar a expulsé vers son pays un militant saoudien des droits de l’Homme qui était en route vers la Norvège où il espérait demander l’asile, a indiqué lundi une ONG.

Mohammed al-Otaibi, 49 ans, s’était enfui vers le Qatar voisin en mars après avoir été obligé de comparaître devant une cour "antiterroriste" en décembre pour des accusations liées à son militantisme, a précisé le Gulf Center for Human Rights (GCHR).

Dimanche "à l’aube, al-Otaibi et son épouse ont été expulsés de force vers l’Arabie saoudite alors qu’ils étaient en route vers la Norvège", a indiqué l’ONG qui a des bureaux à Copenhague et à Beyrouth.

Le GCHR, qui suit de près la situation des droits de l’Homme dans le Golfe, a déclaré dans un communiqué qu’Oslo avait accepté d’accorder au couple des documents de voyage et le droit de demander l’asile dès son arrivée.

Les autorités du Qatar n’ont pas immédiatement commenté ces informations.

Arrêté une première fois en 2009, M. Otaibi avait cofondé en 2013 l’Union for Human Rights à Ryad.

Les autorités saoudiennes avaient ordonné la fermeture de cette organisation un mois plus tard, mais M. Otaibi avait poursuivi ses activités, publiant des rapports et accordant des interviews télévisées, a précisé le GCHR.

En avril, Human Rights Watch, organisation basée à New York, avait averti que M. Otaibi risquait une longue peine de prison et de possibles mauvais traitements s’il était expulsé vers l’Arabie saoudite.

En visite ce mois-ci dans le royaume, un rapporteur spécial de l’ONU, Ben Emmerson, avait critiqué l’utilisation d’une législation "antiterroriste" et de sanctions pénales "contre des individus exprimant pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression", de religion ou d’association.

L’expulsion de M. Otaibi intervient à un moment sensible dans les relations entre le Qatar et l’Arabie saoudite.

La semaine dernière, des déclarations attribuées à l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, ont provoqué une onde de choc dans la presse saoudienne et émiratie, notamment des propos critiquant la politique du Golfe vis-à-vis de l’Iran, l’ennemi juré de Ryad.

Mais Doha a affirmé que son agence de presse QNA avait été piratée et que l’émir n’avait jamais tenu ces déclarations.

AFP

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