Le pirate français de Twitter sera jugé en juin

« Hacker Croll », le pirate français de Twitter, voulait se faire un nom dans le monde des hackers et a sans doute réussi au-delà de ses espérances.

Le pirate français de Twitter sera jugé en juin
Mais ce jeune Auvergnat de 24 ans, qui s’était introduit sur des comptes de personnalités américaines comme Barack Obama et Britney Spears, devra rendre des comptes à la justice.

Libéré mercredi soir après 24 heures de garde à vue, il sera jugé le 24 juin par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), a dit le procureur de la République Jean-Louis Coquillat.

Il risque deux ans de prison et 30.000 euros d’amende pour accès illégal à un système informatique.

"C’est un passionné d’internet, plus que d’informatique, qui a voulu se faire un nom dans le milieu des pirates informatiques", a expliqué un enquêteur.

"Il a dit avoir agi par défi", a dit pour sa part à Reuters TV Adeline Champagnat, chef adjointe de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information (OCLCTIC), chargé de l’enquête.

Son autre objectif était de montrer que sur internet, "même les plus grands sont vulnérables."

L’enquête a été déclenchée en juillet dernier à la demande du FBI, qui avait relevé les activités et déterminé l’origine française des connexions.

L’agence américaine a été naturellement associée à l’enquête "parce que la victime essentielle était une société américaine, Twitter, et parce que le nom du président des Etats-Unis a été prononcé", a précisé Jean-Louis Coquillat.

Trois agents du FBI ont participé tôt mardi matin à la perquisition effectuée au domicile du hacker, un chômeur qui vit chez ses parents et a immédiatement reconnu les faits.

UN MONDE VIRTUEL

"Il vit dans un monde un peu virtuel, le monde des passionnés d’internet. J’espère qu’on va lui rappeler que la loi existe et qu’il va comprendre cet avertissement", a estimé le procureur de Clermont-Ferrand, sur la chaÂŒne de télévision M6.

"Il n’a pas de travail, il sort très peu de chez lui, et passe tout son temps sur internet, sur les sites de célébrités et sur les réseaux sociaux", a-t-il ajouté.

Selon Adeline Champagnat, le jeune homme n’utilisait pas de technique de piratage perfectionnée, mais il est en revanche très doué pour la recherche d’informations.

Il surfait sur des forums de discussion pour pouvoir casser les mots de passe de ses "cibles" en répondant à leurs "questions secrètes".

Il a réussi de cette façon à prendre le contrôle de Twitter, le réseau social gratuit qui connait une forte croissance dans le monde, même s’il n’en a apparemment pas abusé.

"Il a trouvé des mots de passe de comptes d’administrateurs de Twitter qui lui permettaient ensuite d’accéder à d’autres comptes. Il avait pris quasiment le contrôle de Twitter. Il aurait pu, par exemple, supprimer un compte", a avancé Adeline Champagnat.

Priée de dire si "Hacker Croll" avait pu pirater des données sensibles, la commissaire a répondu que celles-ci concernaient surtout "la vie privée" de ses "cibles", comme le président américain. "Si un jour il (Barack Obama) mettait par hasard des données sensibles, là, ce serait plus problématique".

Selon elle, le jeune Auvergnat était connu de la police pour des petites escroqueries sur internet, comme la récupération de données nominatives ou bancaires.

"Mais son objectif, ce n’était pas de se faire de l’argent. C’était de montrer ce dont il était capable", a-t-elle insisté.

La commissaire en veut pour preuve le fait que le pirate a fait des captures d’écran de données confidentielles pour les diffuser sur des blogs réservés aux hackers.

Une imprudence qui a sans doute alerté le FBI.

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