Le pape conclut sa visite au Maroc par une grande messe

Le pape François a conclu dimanche par une grande messe sa courte visite officielle au Maroc marquée par des appels pour le droit des migrants, la tolérance religieuse et la liberté de conscience, avec un avertissement contre le prosélytisme.

Après une première journée passée avec le Roi Mohammed VI, commandeur des Croyants, centrée sur le dialogue interreligieux, le pape s’est consacré aux communautés chrétiennes de ce pays.

"Continuez à vous faire proches de ceux qui sont souvent laissés de côté, des petits et des pauvres, des prisonniers et des migrants", leur a-t-il conseillé dimanche en soulignant que l’important n’était pas d’être nombreux mais d’illustrer très concrètement les enseignements de l’Église.

"Les chemins de la mission ne passent pas par le prosélytisme, qui conduit toujours à une impasse", a fortement insisté le pape pendant une rencontre avec des représentants chrétiens à la cathédrale de Rabat. "S’il vous plait, pas de prosélytisme!", a-t-il martelé en sortant de son texte.

Le souverain pontife a aussi plaidé pour la liberté de culte et la liberté de conscience samedi dans un discours. Le Roi Mohammed VI a pour sa part rappelé la tradition de tolérance religieuse de son pays.

Dimanche après-midi, François, 82 ans, a célébré devant près de 10.000 fidèles une grande messe en espagnol dans un complexe sportif couvert de Rabat.

"Longue vie au pape!", a crié la foule chauffée à blanc dans un tonnerre d’applaudissements.

Aussi fervente que festive, l’assemblée réunissait une majorité de jeunes subsahariens, mais aussi des Européens -des familles, des seniors, des jeunes, des Philippins et aussi des Marocains.

Plusieurs ministres marocains étaient également présents, ainsi que des représentants du culte juif.

Un nouvelle fois, le chef des catholiques a plaidé dans son prêche pour la tolérance religieuse et la coexistence pacifique des croyants. "La tentation de croire en la haine et en la vengeance comme moyens légitimes d’assurer la justice de manière rapide et efficace, nous menace toujours", a-t-il dit.

"Changer vos coeurs, chassez vos peurs", a entonné le choeur tandis que le pape saluait plusieurs officiels marocains en tenue traditionnelle, djellaba blanche et tarbouche rouge, dont les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangers et des Affaires islamiques, mais aussi des représentants de la communauté juive.

"Je suis ému de le voir, je suis ému d’avoir sa bénédiction", lance Samba, un Burkinabé de 18 ans de passage à Rabat en attendant de "passer en Europe". "Ca fait longtemps que j’attendais ce moment. Je voulais le rencontrer mais ce n’était pas possible. Mais il est là et il faut en profiter", ajoute ce jeune migrant, un bonnet rouge vissé sur la tête.

Samedi, le pape avait plusieurs fois évoqué les "souffrances" des migrants en dénonçant "l’indifférence et le silence". Il a terminé sa journée en rencontrant un petit groupe de migrants dans un centre humanitaire Caritas.

Le souverain pontife a quitté le Maroc après la messe, célébrée 34 ans après la venue de Jean-Paul II en 1985.

Moment fort de son déplacement, une déclaration commune appelant à "préserver" Jérusalem comme "lieu de rencontre et symbole de coexistence pacifique où se cultivent le respect réciproque et le dialogue" a été signée samedi par le chef des Catholiques et le Commandeur des Croyants.

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