« Grâce à sa double légitimité religieuse et politique, appuyée sur un ambitieux plan de développement de régions naguère oubliées, la monarchie chérifienne reste un pôle de stabilité dans ce Maghreb fiévreux », relève Fréderic Pons dans un éditorial.
En Tunisie, selon l’hebdomadaire, le carcan sécuritaire est devenu de plus en plus difficile à supporter, ajoutant que la hausse des prix, mal anticipée, a mis le feu aux poudres.
En Algérie, le miroir est brisé.
« Miné par des mois de violences (une dizaine de morts), ce géant de 35 millions d’habitants tangue dangereusement. Le rejet radical du régime présidé par Abdelaziz Bouteflika, 74 ans lui aussi, illustre le grand gâchis de l’Algérie moderne, alors que ses richesses naturelles (pétrole, gaz, agriculture) auraient dû transformer ce pays en “dragon” de la Méditerranée », souligne l’hebdomadaire.
"Nourrie par sa rente pétrolière , mais gangrenée par sa bureaucratie et la gabegie ambiante, l’Algérie subit même des émeutes de la faim, obligée d’importer les trois quarts de la nourriture, à partir de ces circuits parallèles (entre 40 et 60 % du PIB) qui sont au coeur du système de corruption", déplore le magazine, constatant que malgré la manne pétrolière, les jeunes au chômage ne rêvent que d’un visa pour fuir leur pays.