Le gouvernement français planche lundi sur les ultimes arbitrages pour peaufiner son plan de déconfinement qui sera présenté mardi devant les députés, malgré les critiques de l’opposition et au moment où les chiffres du chômage reflètent une hausse record en mars.
Ce plan sera présenté mardi après-midi à l’Assemblée nationale par le Premier ministre Edouard Philippe, avec un vote dans la foulée malgré les protestations de partis d’opposition. Ils réclamaient un report du vote à mercredi, alors que seuls 75 des 577 députés peuvent se rendre dans l’hémicycle.
C’est un véritable exercice d’équilibriste auquel le gouvernement français doit se livrer: relancer l’économie sans relancer l’épidémie.
La crise s’est traduite très concrètement dans les chiffres du chômage en mars en France, avec une hausse record de 7,1% sur un mois (+246.100 personnes).
Cela fait presque six semaines que le pays est confiné pour freiner la propagation du nouveau coronavirus qui a fait depuis le 1er mars 22.856 morts dans le pays, dont 242 nouveaux décès en 24 heures.
La situation dans les hôpitaux s’améliore encore un peu avec 152 décès en 24 heures –bilan quotidien le plus faible en cinq semaines– et une baisse continue depuis dix-huit jours du nombre de patients en réanimation pour Covid-19 (4.682 personnes).
Mais les services de réanimation/soins intensifs –qui comptaient 5.000 lits avant la crise– restent sous pression avec encore 7.553 hospitalisés, toutes causes confondues.
A deux semaines du début du déconfinement, les questions sont nombreuses: où rendre les masques obligatoires? Quels tests et pour qui? Réouverture des commerces partout ou par régions françaises ? Quid des entreprises? Et les vacances d’été?
Le Conseil scientifique chargé d’éclairer le gouvernement français a livré samedi soir ses recommandations pour une « levée progressive et contrôlée du confinement ».
Divergence notable avec les choix gouvernementaux, il préconise que crèches et établissements scolaires restent fermés jusqu’en septembre mais a pris « acte de la décision politique » de les rouvrir progressivement dès mai, en « prenant en compte les enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques ».
Pour la rentrée scolaire, qui doit être progressive, le conseil préconise notamment le port obligatoire d’un masque antiprojections dans les collèges et lycées, pour le personnel et les élèves.
Au-delà des questions scolaires, le Conseil scientifique préconise d’autoriser les déplacements entre régions par transports en commun si les mesures de précaution sont respectées.
Il déconseille cependant « fortement » les déplacements internationaux pendant encore quelques mois.