Le gouvernement français s’attaque au pouvoir d’achat
Cette série de mesures, contenue dans deux textes (un projet de budget rectificatif et une loi pouvoir d’achat), qui seront présentés ce jeudi au parlement, devrait coûter environ 20 milliards d’euros pour les caisses de l’État, selon les médias de l’hexagone.
« L’urgence du pouvoir d’achat » est le « premier défi » pour l’exécutif et le Parlement, a défendu, mercredi, la Première ministre Elisabeth Borne, dans son discours de politique générale à l’Assemblée nationale.
Ainsi, l’exécutif, qui a érigé la question du pouvoir d’achat parmi ses principales priorités, a décidé de prolonger au moins jusqu’à fin août la remise carburant de 18 centimes, instaurée depuis le 1er avril, une mesure d’un coût de 800 millions d’euros par mois, a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le maire.
Il s’agit également de la mise en place, à compter du 1er octobre, d’une « indemnité carburant travailleurs », sous condition de ressources, ciblée sur les salariés et alternants qui utilisent leur voiture pour aller travailler, a expliqué le ministre.
Le gouvernement compte aussi prolonger jusqu’à la fin de l’année le « bouclier tarifaire » (plafonnement des prix de l’électricité et du gaz), alors que les pensions de retraite et d’invalidité des régimes de base vont être revalorisées de 4%, à compter du 1er juillet, au même titre que les prestations familiales et minima sociaux.
Pour les plus de 5,5 millions d’agents publics, l’exécutif va décréter une augmentation générale, applicable au 1er juillet, de 3,5% de la valeur du point d’indice, qui sert de base à leur rémunération, outre des mesures complémentaires, comme la hausse de 7% de la participation de l’État au financement de la restauration collective.
Par ailleurs, un chèque alimentaire de 100 euros, plus 50 euros par enfant à charge, sera versé à 9 millions de foyers, alors que le plafond de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat défiscalisée et désocialisée, dite prime Macron, sera triplé.
Les entreprises pourront ainsi verser jusqu’à 3.000 euros à leurs salariés et même jusqu’à 6.000 euros pour celles ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation.
Le gouvernement prévoit en outre une baisse des cotisations des travailleurs indépendants, une augmentation de l’indice de référence des loyers, la suppression de la redevance audiovisuelle dès l’automne prochain, avec un gain pour les ménages de 138 euros.
L’annonce de cette salve de mesures intervient alors que l’Insee prévoit un recul du pouvoir d’achat des Français de 1% en 2022, plombé par une inflation qui atteindrait 5,5% en moyenne sur l’année, du jamais vu depuis 1985.